TOUT EST DIT

TOUT EST DIT
ǝʇêʇ ɐן ɹns ǝɥɔɹɐɯ ǝɔuɐɹɟ ɐן ʇuǝɯɯoɔ ùO

mardi 15 octobre 2013

La « brouillabaisse »

La « brouillabaisse »


Vous connaissez la « brouillabaisse » ? C'est le résultat d'une drôle de cuisine électorale. Une spécialité marseillaise où, dans la grande marmite clientéliste, l'on touille de peu ragoûtants ingrédients : erreurs sur les listes d'émargement, échange d'argent, organisation paramilitaire, ramassage intensif d'électeurs. Ce plat, qui sent hélas le réchauffé, porte un autre nom : celui de primaire socialiste en vue des municipales à Marseille. Disons, pour être tout à fait honnête, que la « recette » a été copiée par d'autres apprentis cuistots arborant la toque UMP, avec un résultat encore moins comestible.
Le seul problème est que cette indigeste tambouille est intervenue le jour où le Front national jouait les chefs dans la cantonale partielle de Brignoles. Double ration de contrariétés pour le PS. Face au désaveu (partagé avec la droite) dans le Var, il aurait aimé se prévaloir d'une exemplarité démocratique à Marseille. Raté. Le pire est qu'en face des irrégularités de cette primaire, promise à un deuxième service explosif, le Premier ministre et les responsables de la rue de Solférino ont opposé un déni sidérant.
La ministre-candidate battue, Marie-Arlette Carlotti, après avoir avoir proféré de graves accusations contre Samia Ghali, arrivée en tête, a baissé d'un ton sur instruction de Matignon. Reste que la ministre n'a pas seulement tiré (à l'arme lourde) dans le dos de sa rivale. Elle a aussi tiré une balle dans le pied du PS. Sans autre conséquence que de se voir confirmer « toute sa place au sein du gouvernement » par un très indulgent Jean-Marc Ayrault.
Il est vrai qu'il n'était pas souhaitable pour lui d'ajouter une crise au camouflet que représente la défaite inattendue de la candidate « officielle » du pouvoir. D'où la volonté d'amortir le choc. Mais une fois de plus, les électeurs (transportés ou non) ont défié les combines d'appareil. Marie-Arlette Carlotti, ministre en exercice, devait-elle briguer la mairie phocéenne au mépris des règles de non-cumul vantées par son gouvernement ? Ce sont de tels accommodements avec les grands principes qui font perdre aux électeurs tout appétit civique.

0 commentaires: