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mardi 15 octobre 2013

Brignoles : le Front national renverse le « front républicain »

Brignoles : le Front national renverse le « front républicain »

Selon l’expression chère aux turfistes : il n’y a pas photo ! Au deuxième tour de l’élection cantonale partielle de Brignoles le candidat frontiste, Laurent Lopez, l’a nettement emporté, avec 5 031 voix (53,9 %) sur la représentante de l’UMPS, Catherine Belzers : 4 306 % des suffrages (46,1 %). Candidate officielle de l’UMPS puisque le PS appelait à voter pour elle, au nom du fameux front dit républicain. Un « front républicain » qui, dimanche, s’est fracturé à Brignoles dans le grand fracas de joie des nationaux clamant « On est chez nous ! ». Le même jour, Le Monde titrait fielleusement « Municipales : le FN en panne de candidats. » Avec ce sous-titre tout aussi acrimonieux : « Alors que la formation de Marine Le Pen prétend être “le premier parti de France”, le FN peine à boucler ses listes… ». Comme la présidente du Front l’a elle-même remarqué dimanche soir sur LCI, « à six mois du scrutin, aucun parti n’a encore bouclé toutes ses listes ». Mais quand il s’agit du mouvement national, les manchettes du Monde sont toujours assénées comme autant de coups bas. En tout cas, dimanche, c’est l’UMPS qui était en panne. Non pas de candidats — sa représentante, Catherine Belzers, « s’est bien battue et a fait une belle campagne », l’a courtoisement salué Laurent Lopez — mais en panne de suffrages.
Il ne s’agit, certes, que d’une élection cantonale mais, comme l’a signalé Bruno Gollnisch, « quel signe » ! Signe qu’un boulevard s’ouvre devant le FN et que les électeurs peuvent s’y engouffrer. Marion Maréchal Le Pen soulignait, elle, que cette victoire « faisait sauter pour le FN le verrou du scrutin majoritaire ». Quel que soit le mode de scrutin, le FN a désormais suffisamment de force électorale pour s’en accommoder.
Défaite d’autant plus cruelle pour la candidate UMPS que, durant la première demi-heure du dépouillement, le taux de participation étant fortement supérieur à celui du premier tour, les médias se réjouissaient : le Front républicain, grâce à cette baisse de l’abstention, allait l’emporter. Et puis, patatras ! Au final, c’est le Front national qui décroche la timbale, avec sept points d’avance. Quel front !

Primaire socialiste à Marseille : Carlotti éliminée !

On votait aussi dimanche à Marseille, où le PS local organisait sa primaire à deux tours pour désigner son candidat ou sa candidate aux prochaines municipales. Une élection sur laquelle planait l’ombre des affaires judiciaires touchant plusieurs barons locaux. Notamment le « parrain » Jean-Noël Guérini, titulaire de trois mises en examen, dont deux pour « association de malfaiteurs ». Et la « marraine » Sylvie Andrieux, condamnée en mai dernier à un an de prison ferme pour « clientélisme ». Peine dont elle fait appel.
Surprise (ou demi-surprise) donc, à Marseille. Marie-Arlette Carlotti, ministre délégué aux affaires, chargée des personnes handicapées, soutenue à fond par François Hollande, partait comme favorite — mais, pour sa part, non sans inquiétude — de ce premier tour. Inquiétude justifiée puisqu’elle se retrouvait dimanche soir devancée par le député maire du 1er secteur Patrick Mennucci et surtout par Salia Ghali, grande gagnante de cette première manche. Mais gagnante controversée. Avant même le début du dépouillement, Mme Carlotti lançait contre Salia Ghali, sénateur socialiste et star incontestée des quartiers nord, de graves accusations, dont celle d’un « clientélisme effréné ». Comme Sylvie Andrieux ? Oui, puisque Marie-Arlette Carlotti étayait cette accusation avec des affirmations très rudes, dénonçant pêle-mêle la vingtaine de bus qui, toute la journée, ont fait la navette pour transporter vers les bureaux de vote les électeurs de Salia Ghali. Mme Carlotti a aussi parlé « d’échange d’argent », « d’intimidation », « d’organisation quasi paramilitaire » et cela « en toute impunité ». Une opération conduite par les caïds des cités, mais dont Jean-Noël Guérini semble avoir tiré les ficelles. Salia Ghali, il est vrai, ne craint pas l’organisation militaire puisque, l’année dernière, elle suggérait d’appeler l’armée pour lutter contre l’insécurité.
Un autre candidat, Christophe Masse, fils de Marius Masse, pilier du socialisme marseillais à l’époque de Gaston Defferre, aurait lui aussi eu recours au très à la mode « covoiturage ». Mais d’une façon plus artisanale et moins encadré. Tandis que chez Salia Ghali, son opération « quasi militarisée » prenait un peu des allures de « taxis de la Marne »… Ou de la Canebière ? Cette politique de transport en commun a fait dire à un commentateur : « La démocratie progresse malgré tout chez les socialistes marseillais. Avant, ils bourraient les urnes. Maintenant, ils bourrent les bus. »
L’évincement de la candidate ministre constitue un handicap de plus pour le gouvernement. Un autre exemple de son rejet, même auprès des électeurs socialistes. 82 % des Français ont, selon un sondage du Parisien, une mauvaise image de l’équipe de France de football. Ils partagent apparemment la même déplorable impression pour l’équipe des bleus à l’âme du capitaine Hollande…
Les deux autres impétrants de la primaire socialiste non encore cités ? Eugène Caselli, ex-premier secrétaire fédéral PS des Bouches-du-Rhône et le député Henri Jibrayel (dont l’assistante parlementaire est en délicatesse avec la justice). Du petit poisson, vite rejeté à la mer par les électeurs socialistes…

D’un naufrage l’autre

A propos de Méditerranée… Une semaine après le naufrage dans lequel 359 migrants illégaux érythréens et somaliens ont trouvé la mort au large de l’île de Lampedusa, un nouveau bateau chargé de clandestins sombrait vendredi, entre Malte et la Sicile, portant à 405 le nombre des victimes. Venu mercredi, au nom de l’Union Européenne, déposer sa couronne mortuaire au pied des cercueils, José Manuel Barroso s’est fait huer. Comme si l’UE, incapable de dire « stop ! » à « l’immigration invasion » sombrait, elle aussi, à Lampedusa. Tandis qu’en France, dimanche, c’était au tour l’UMPS et de son « front républicain » de faire naufrage. Victime, comme l’UE, entre autres causes, de son impuissance (et de sa complaisance) face aux vagues de l’immigration et à leurs terribles conséquences…

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