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mercredi 18 septembre 2013

Le peuple, le président et la confiance

Le peuple, le président et la confiance
Nous sommes aujourd’hui confrontés à une question décisive sur le fonctionnement de la Vème République. Son équilibre, son efficacité reposent tout entier sur la confiance du peuple envers le chef de l’Etat qui en est la clé de voûte. Le général de Gaulle, qui en était l’inspirateur et le créateur, ne cessait de le répéter. Dans son discours annonçant un référendum sur l’élection du chef de l’Etat au suffrage universel, le 18 octobre 1962, il déclarait : « Même si la majorité des "Oui" ! est faible, médiocre, aléatoire, il est bien évident que ma tâche sera terminée aussitôt et sans retour. Car, que pourrais-je faire, ensuite, sans la confiance chaleureuse de la Nation ? » Le président de la République, dans nos institutions, est un monarque républicain, un guide, qui incarne l’unité du pays et l’autorité, donne l’exemple, fixe une orientation et des objectifs à la Nation. En l’absence d’un « lien de confiance chaleureuse », tout l’édifice institutionnel est paralysé. Dès lors que le peuple cesse de suivre son président et s’en méfie, les réformes fondamentales, les initiatives de politique étrangères, les grands défis collectifs au prix de l’effort deviennent inconcevables.  Avec une cote de confiance de 27% d’opinions favorables selon Ipsos le Point de septembre, dont 3% très favorables, François Hollande est le président le plus impopulaire de l’histoire après 16 mois de mandat. S’il était un homme d’Etat, d’une autre époque, viendrait le moment où il poserait la "question de confiance" au peuple – référendum, ou élections législatives anticipées - en mettant son mandat en jeu. Ce scénario est bien entendu à exclure. Il faut bien reconnaître qu’il n’est pas le premier à subir la disgrâce populaire sans en tirer les conséquences: depuis François Mitterrand en 1984, l’impopularité présidentielle est la règle et la confiance dans le président, l’exception. En vérité, l’uniforme du souverain républicain ne convient qu’à des personnages d’exception, pourvus d’une légitimité historique à l’image du général de Gaulle, qui incarnait la France depuis l’appel du 18 juin. Le prochain quinquennat présidentiel, s’il veut éviter de sombrer à  son tour dans la tragédie et l’impuissance, devra être celui d’un rééquilibrage des institutions avec un chef de l’Etat qui préside, notamment les affaires extérieures, évitant ainsi d’incarner les difficultés, les échecs et les souffrances du quotidien, et de s’exposer à la vindicte populaire, et un premier ministre puissant, maître de la politique intérieure, tenant le gouvernail du pays, avec le soutien d’une majorité et sous le contrôle du Parlement, assez courageux et désintéressé pour risquer l’impopularité, et s’imposer dans l’histoire comme l’homme du pays, s’il réussit dans sa mission. Ce retour aux fondamentaux de la République française aurait une seconde vertu : désamorcer la névrose présidentielle qui ronge la vie politique française et soumet l’intérêt général aux fantasmes mégalomaniaques de  politicard(e)s sans envergure. 

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