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samedi 14 septembre 2013

La croissance repart-elle vraiment, comme l'affirme Jean-Marc Ayrault?


Le Premier ministre Jean-Marc Ayrault voit des "signes positifs" et assure que "la croissance repart" en France. Il a raison. Mais il ne s'agit pas d'une réelle reprise, susceptible de faire baisser le chômage. Explications.

"La croissance repart", assure Jean-Marc Ayrault ce samedi 14 septembre dans un entretien accordé au quotidien Presse-Océan. "Il y a des signes positifs", explique le Premier ministre. Effectivement, après un court épisode récessif fin 2012 et début 2013, l'économie française a enregistré un rebond surprise de 0,5% au deuxième trimestre.

L'OCDE donne raison au chef du gouvernement. Très pessimiste encore au mois de mai puisqu'elle tablait sur une récession de -0,3% en France, l'Organisation de coopération et de développement économique a sensiblement revu en hausse sa prévision et envisage désormais une croissance de +,03% en 2013. Elle estime qu'une "inflexion positive de la croissance" du produit intérieur brut est "possible" en France, selon des "indicateurs composites avancés" mis à jour cette semaine.
La Banque de France elle même se montre plus optimiste : entrevoyant une légère amélioration du climat des affaires dans l'industrie comme les services, elle a récemment a revu à la hausse sa prévision de croissancepour le troisième trimestre, de 0,1 à 0,2% du PIB. Même s'il faut encore attendre les nouveaux pronostics du FMI et de la Commission européenne, qui anticipaient jusqu'ici des baisses respectives du PIB de -0,2% et de -0,1%, ces premières estimations confortent l'hypothèse du gouvernement d'une croissance de 0,1% en 2013.
Mais d'autres signaux laissent présager un ralentissement possible de la croissance. L'activité dans l'industrie et dans le secteur privé est au plus haut en zone euro mais continue de se contracter en France, selon l'indice PMI Markit. On ne peut donc pas encore parler de réelle reprise, seule à même de permettre une véritable réduction du chômage. Le ministre de l'Economie Pierre Moscovici a d'ailleurs cette semaine abaissé à 0,9% contre 1,2% le chiffre de croissance attendu pour 2014.
>> A lire sur le sujet : Reprise : mirage ou miracle ?
Pas de quoi pavoiser donc, d'autant que le chômage va continuer d'augmenter. Il faut une croissance d'au moins 1% pour que l'économie se remette à créer des emplois et d'au moins 1,5% pour faire baisser le chômage. Tant qu'on sera sous les 1%, des emplois continueront d'être détruits, et le chômage continuera à fragiliser la demande intérieure.
Or c'est justement la consommation des ménages qui tire la croissance tricolore. Avec le coup de massue fiscal qui attend les Français en 2014 (plus de 12 milliards d'euros de hausses d'impôt), la reprise pourrait bien faire pschitt.

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