TOUT EST DIT

TOUT EST DIT
ǝʇêʇ ɐן ɹns ǝɥɔɹɐɯ ǝɔuɐɹɟ ɐן ʇuǝɯɯoɔ ùO

samedi 14 septembre 2013

À bas l'information en uniforme


Une minorité de Français seulement est favorable à une intervention militaire en Syrie. Or, pendant plusieurs jours, en France, les médias audiovisuels nous ont hululé le même cantique.

On se souvient du mal que fit à la crédibilité médiatique l'épisode du référendum constitutionnel européen : 90 % des grands médias pour le oui, mais 55 % des Français votant non. Une info uniforme provoquant une rébellion dans les urnes. Un pilonnage quasi soviétique engendrant un rejet parfois irrationnel. Un seul son de cloche, ce qui fit apparaître ceux qui l'émettaient effectivement comme des cloches. 

Rebelote ? Une minorité de Français seulement est favorable à une intervention militaire en Syrie. Aux Etats-Unis, l'opposition est massive. En Grande-Bretagne, l'opinion est hostile. Or, pendant plusieurs jours, en France, les médias audiovisuels nous ont hululé le même cantique. Plusieurs tambours, une seule baguette. Drôle de polyphonie que celle où tous les choristes revêtent l'uniforme pour entonner «tiens, voilà du boudin». En août, on a fait trempette, en septembre on fait trompette. Pendant une semaine, des antennes embarquées enquillèrent les mercuriales équarries des Fabius, Kouchner, BHL, «M. Patati» et «Mme Patata». Comme si les bourrages de crânes suffisaient à bourrer les urnes. 

Et puis, soudain, l'autre jeudi, de plus en plus de voix divergentes se sont fait entendre. On était au bord du gouffre. Attention, danger ! Il était temps... Quant à François Hollande, qui était parti sabre au clair - «On va les punir !» -, il se retourna... et constata que ses alliés, eux, avaient des pudeurs. 

Va-t-on, malgré tout, se payer une petite guerre ? C'est, hélas, classique quand des socialistes sont au pouvoir. Un socialiste indépendant, Viviani, l'était en 1914. Un socialiste dépendant, Guy Mollet, l'était en 1956, quand nos troupes débarquèrent à Suez avec le succès que l'on sait. En revanche, quand il s'est agi de soutenir la république espagnole en proie à une agression fasciste, ou de refuser la honte des accords de Munich dont seul Hitler pouvait se réjouir, la gauche était là... mais pas les socialistes. 

Dira-t-on plus tard que là où Jacques Chirac sauva l'honneur, Hollande le brada au Qatar ? 

Oui, face à la crapulerie assadienne confrontée à la crapulerie jihadiste, on a le droit d'être favorable à une intervention en Syrie. Ceux qui le préconisent ne sont pas méprisables. Mais ceux, en revanche, qui se satisfont d'une information aux ordres, normalisée et uniformisée, eux, le sont. Partez en croisade si ça vous chante et enchante, mais arrêtez de mentir.  

0 commentaires: