TOUT EST DIT

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mercredi 11 septembre 2013

Francfort, vitrine en trompe-l’œil


Organisé en alternance avec le Mondial de l’automobile de Paris, le Salon de Francfort, qui ouvrira ses portes au grand public samedi prochain, s’annonce, cette année encore, comme le rendez-vous de tous les superlatifs.
Alors qu’ils parviennent, globalement, à surnager dans un marché européen sinistré et qu’ils sont bien mieux implantés dans les zones à forte croissance, les constructeurs allemands entendent y faire étalage de leur toute-puissance. D’autant plus que cette édition 2013 intervient dans la dernière ligne droite des élections législatives en Allemagne, qui auront lieu le 22 septembre, le jour de la fermeture du salon. Pas étonnant, dans ces circonstances, que les grands ténors politiques d’outre-Rhin soient tous annoncés dans les allées d’un salon dont tout le monde espère qu’il sera celui de « la reprise ».
Avec un marché européen qui s’affichera autour de -5 % à la fin de l’année et le vague espoir d’un rebond de 3 % l’an prochain, l’heure n’est cependant pas à l’euphorie. Mais l’avenir se prépare dès aujourd’hui, et c’est pourquoi ce salon est important pour tous les constructeurs de taille mondiale. Y être est une nécessité pour la seule raison que ne pas y être est une faute.
Le rendez-vous de Francfort, comme Paris mais aussi Genève, est d’abord une vitrine. L’occasion de mettre en scène la présentation de nouveaux modèles qui ont tous fait l’objet de fuites plus ou moins bien orchestrées dans les semaines précédentes. Les constructeurs y font bien quelques affaires, vendant des véhicules à des prix attractifs mais ça ne pèse rien en termes de volumes. Surtout, les centaines de milliers de visiteurs qui s’y pressent sont des amoureux de la voiture, des gens convaincus, acquis à la cause automobile.
Ce n’est pas à ce public que s’adressent les constructeurs présents à Francfort. La vitrine est en trompe-l’œil. Depuis Paris, Genève ou Francfort, les constructeurs appliquent à l’automobile ce que les maisons de haute-couture font depuis des décennies au cours de la « Fashion week » de Paris, Londres ou Milan. Ce sont les rêves de conquête des marchés asiatique, russe et sud-américain, nouveaux eldorados de l’industrie automobile, qui prennent corps cette semaine depuis Francfort.

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