TOUT EST DIT

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mercredi 25 septembre 2013

Elections en Allemagne et scepticisme européen

La CDU/CSU a remporté, comme cela était prévu par la majorité des analystes, l'élection du dimanche 22 septembre au Bundestag allemand. Cela signifie qu'Angela Merkel, chef de file des démocrates-chrétiens, conserve le poste de chancelière fédérale pour un troisième mandat. L'entrée au Parlement du parti anti-euro Alternative pour l'Allemagne, AfD, qui a gagné en vigueur ces derniers temps et qui était redouté par beaucoup à Berlin et au siège de l'Union européenne à Bruxelles, ne s'est pas réalisé.


Peu avant les élections en Allemagne, le Rheinische Post et certains autres quotidiens européens ont communiqué, se référant au journal français La Croix, les résultats d'un sondage Ifop auprès de 4 000 résidents de l'UE. Les questions portaient sur leur attitude envers l'Union européenne. D'après le sondage, depuis juin 2012, le nombre d'eurosceptiques est passé de 26 à 37 % en Espagne, de 38 à 43 % en France, de 39 à 45 % en Italie et de 36 à 44 % en Allemagne.
Le pessimisme est cependant moins présent en Allemagne. Seuls 31 % des Allemands ont répondu par l'affirmative sur la question de savoir s'ils croyaient possible que leur pays se retrouve dans la même situation que la Grèce. Une perspective qui n'est pas cependant exclue par 54 % des Français, 56 % des Espagnols et 58 % des Italiens. 37 % des Allemands estiment que leur pays reste à l'épicentre de la crise tandis qu'en France, en Espagne et en Italie, cette idée est partagée par au moins les deux tiers de la population.
Inutile de discuter avec les analystes, qui expliquent la raison principale de la montée de l'euroscepticisme par une situation économique détériorée et les mesures d'austérité qui en découlent. N'oublions pas qu'Angela Merkel était l'adepte principal de ces mesures parmi les dirigeants européens. D'après certains commentateurs, le fait que le parti AfD susmentionné ne soit pas entré au Bundestag a provoqué un soupir de soulagement dans la zone euro. Les pays serrés dans l'étau des réformes en échange d'aide financière placent leurs espérances dans la Grande coalition des démocrates-chrétiens et des sociaux-démocrates.
Les capitales des pays en question espèrent que ces derniers pourront pousser la chancelière réfractaire à appliquer une politique dans laquelle il y aura « davantage de carotte et moins de baton ». Ce sont plutôt des illusions. Selon Vladislav Belov, chef du centre des études germaniques à l'Institut de l'Europe, il n'y a pas d'alternative à la politique de réformes :
 « Le danger de l'euroscepticisme persiste. Angela Merkel le constate et elle poursuivra les réformes compte tenu de ce facteur. La Grande coalition est saluée à Bruxelles et dans plusieurs pays. Pour ce qui est des Etats d'Europe du Sud, on n'y aime traditionnellement pas l'Allemagne et tous ceux qui leur imposent des réformes de rigueur. »
Joachim Fritz-Vannahme, directeur du programme « Avenir de l'Europe » à la Fondation allemande Bertelsmann, n'est pas enclin à tout réduire à la personnalité d'Angela Merkel.
« Je pense que les tendances anti-européennes dans les pays de l'UE ont une histoire plus longue que le gouvernement d'Angela Merkel, a-t-il dit dans un entretien à La Voix de la Russie. Il est cependant hors de doute que la politique de rigueur appliquée ces dernières années dans les pays en question a favorisé l'exacerbation de ces tendances. En l'occurrence, il faut retenir deux aspects. Premièrement, Mme Merkel n'a jamais appelé à appliquer seulement un régime d'économies. Deuxièmement, elle a toujours pensé qu'il fallait économiser pour rétablir la compétitivité des pays membres. »
Les institutions européennes adoptent des programmes toujours nouveaux visant à la sortie de crise. Cependant, le fardeau principal est, comme toujours, endossé par la population, constate le portail Internet EurActiv. Dans la lutte contre la crise, l'UE ne perdra-t-elle pas l'essentiel, à savoir la confiance des Européens, s'interroge le portail. Il est peu probable que quiconque puisse donner une réponse exacte à cette interrogation.  

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