TOUT EST DIT

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vendredi 30 août 2013

Medef : pour séduire les patrons, Moscovici sort le grand jeu à Jouy-en-Josas


Fin des hausses d'impôts, nouvelles mesures de simplification administrative... Devant des patrons quelque peu médusés, le ministre de l'Economie a multiplié les promesses.

Aimer, c'est regarder ensemble dans la même direction. Pierre Moscovici, ministre de l'Economie et des Finances, et Pierre Gattaz, président du Medef qui le recevait aux universités d'été de l'organisation patronale, en ont donné une belle illustration. A entendre leurs propos, on se dit que ce jeudi 29 août aura marqué la réconciliation entre le patronat et le gouvernement, après les je-t'aime-moi-non-plus de ces derniers jours. Conscient que son partenaire se sentait quelque peu trahi, tel un mari qui apporte des fleurs et fait miroiter Venise, Pierre Moscovici est venu muni de plusieurs annonces.
Rappel : lundi, Pierre Gattaz salue "la main tendue" du gouvernement, qui a laissé
La main tendue d'un ministre inéfficace
entendre une baisse du coup du travail en échange de l'augmentation des cotisations sociales pour financer le régime de retraite. Mardi, il fustige la réforme, voyant que rien n'a été annoncé en matière de coût du travail. Jeudi, c'est donc un ministre de l'Economie et des Finances quelque peu crispé qui fait son entrée sous la tente de Jouy-en-Josas, tant l'assistance, composée de patrons et d'élus et permanents de fédérations patronales, était remontée contre le gouvernement...
Pour éviter les dérapages, (Geneviève Fioraso a été quelque peu chahutée la veille par l'assemblée) Pierre Gattaz prend soin de saluer la présence de son invité : "Je veux remercier le ministre qui a bien voulu venir échanger dans un moment très particulier. Bravo d'avoir eu le courage de ne pas annuler cette réunion". L'auditoire applaudit.
Des engagements fermes et assez précis
Puis Pierre Gattaz parle de ses angoisses (le coût du travail, la fiscalité, l'environnement réglementaire incertain et lourd). Pour lui répondre, Pierre Moscovici ne joue pas sur les mots. "Je suis heureux d'être ici, parce que c'est la place du ministre de l'Economie et des Finances". Il assure partager le constat du patronat : le niveau de la fiscalité comme celui des cotisations sociales n'est, selon lui, pas bon pour l'emploi. Le ministre va même jusqu'à critiquer le niveau de la dépense publique: "57% du PIB, ça-ne-va-pas". 
Il prend surtout quelques engagements. En premier lieu la hausse de cotisations liée à la réforme des retraites sera entièrement compensée par une baisse des cotisations pour la branche familles et ce, jusqu'à la fin du mandat de François Hollande.
Pour aller plus loin sur les annonces concernant le coût du travail, il assure qu'une réflexion plus lourde s'ouvrira bientôt sur le financement de la branche famille (autrement dit, pour trouver d'autres sources de financement que les cotisations salariales et patronales). Il formule le souhait que le CICE (crédit d'impôt compétitivité emploi) s'inscrive dans la durée, et affirme avoir donné des consignes à son administration pour que les conditions d'octroi de ce coup de pouce ne fasse pas l'objet d'un contrôle fiscal.
"Je n'ai jamais considéré l'entreprise comme un problème"
Enfin, sans rentrer dans le détail, il évoque la nécessité d'instaurer une fiscalité plus moderne, qui favorise la production et s'engage à ce que les prélèvements obligatoires sur les entreprises n'augmentent plus, et ce, dès 2014. Enfin, il révèle à l'assistance que, mercredi prochain, le Conseil des ministres validera plusieurs mesures de simplification administrative pour les entreprises. "Si nous avons décidé de légiférer sur ordonnance, c'est pour que les choses aillent vite" martèle-t-il.
Une façon de répondre à un Pierre Gattaz agacé par les atermoiements du gouvernement :  "le temps du business et de l'entreprise n'est pas le même que celui des politiques, nous avons besoin de mesures d'urgence". Pierre Moscovici veut le rassurer "Nous sommes dans le même combat, pas les uns contre les autres, un combat ensemble pour le pays. Je n'ai jamais considéré l'entreprise comme un problème. Notre objectif, c'est le même, créer des emplois en France". Le public -conquis et/ou surpris- applaudit. Les deux hommes doivent se revoir lundi matin à Bercy... en bons amis?

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