TOUT EST DIT

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mardi 27 août 2013

Ça ira mieux demain…

En cette rentrée, droite et gauche ne sont pas en grande forme. Mais les deux voient des raisons d’espérer.

Les socialistes sortent d’une Université d’été, à La Rochelle, marquée par un climat de confiance raisonnable sur lequel on n’aurait pas parié il y a deux mois. Malgré des sondages toujours mauvais, une image du PS dégradée, un chômage et un pessimisme record, ils estiment avoir touché le fond.
Ils considèrent que les réformes sociales vont donner à plein ; que les indicateurs économiques sont porteurs de promesses inespérées ; et qu’ajoutés au retour, spectaculaire, de la confiance dans la zone euro, ils peuvent permettre à François Hollande de concilier croissance et redressement. De passer par le chas de l’aiguille.
La majorité désespère d’autant moins que les écologistes, s’estimant entendus, prolongent la solidarité gouvernementale. Et elle parie que Jean-Luc Mélenchon va s’enliser alors que ses partenaires communistes commencent à comprendre qu’ils n’ont pas d’avenir électoral sans alliance avec le PS.
Pourtant, les socialistes font tout ce qu’il faut pour se tirer des balles dans le pied. Alors que la révolte fiscale menace, il y avait sans doute une autre manière d’annoncer une taxe verte, tout à fait fondée dans son principe, en garantissant que ce serait à prélèvement constant.
Il y avait, pour Manuel Valls et Christiane Taubira, une autre méthode pour débattre de la politique pénale que de se chamailler en public pour peser sur les arbitrages. Jean-Marc Ayrault a prévenu : les enjeux personnels sont des fautes qui peuvent mettre à mal l’effort collectif.
À droite, les choses sont encore plus compliquées. D’abord les centristes, membres d’une UDI toujours en chantier, sont inaudibles tant que Jean-Louis Borloo, ce qui est souvent son cas, est aux abonnés absents.
L’UMP, qui annonce repartir à l’offensive, est en dérangement pour cause d’inventaire. Les rivalités Copé-Fillon font que l’on ne sait toujours pas – et pour un moment – qui parle au nom de quel projet. La droite, pour moitié responsable, n’est qu’en partie crédible quand elle déplore les déficits ou le niveau des impôts.
L’automne va pourtant être dominé par le débat fiscal. Les prélèvements – impôts, taxes et cotisations – ont atteint un niveau à la limite du supportable. Alors que la réforme des retraites nécessitera de nouvelles contributions et que la hausse, déjà prévue, de la TVA rognera le pouvoir d’achat.
Il y a un risque considérable de casser le peu de croissance. Le chiffon rouge fiscal pousse à réduire la consommation ou à reporter ses projets. C’est pour cela que Jean-François Copé prône une baisse des impôts, compensée par… 130 milliards d’économies publiques.
Il y aurait, estime au contraire le gouvernement, le même risque à réduire brutalement la dépense de l’État et des collectivités. Tout est donc affaire de dosage et de choix entre les emprunts pour investir – qui font la richesse de demain – et ceux pour boucler les fins de mois, qui coûtent plus qu’ils ne rapportent.
C’est le vrai débat. Car tant que l’État n’aura pas retrouvé de marge, d’autorité, de souveraineté, le Front National, hantise des prochaines élections et cible privilégiée des socialistes à La Rochelle, se nourrira des impatiences.

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