TOUT EST DIT

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mercredi 10 juillet 2013

Le futur incertain

Le futur incertain


Engager une phase de dépassement pour permettre de changer de modèle et de vivre mieux, tel était l'objectif qu'avait assigné François Hollande à Jean-Marc Ayrault le 6 mai dernier lors d'un séminaire gouvernemental. Objectif pour le moins ambitieux, sinon utopique, consistant à investir plus tout en dépensant moins. Hier, le Premier ministre s'est donc attaché à répondre à cette volonté élyséenne en présentant son plan d'investissements d'avenir doté de 12 milliards d'euros sur les dix prochaines années. On rendra grâce à Jean-Marc Ayrault d'avoir tenté de tenir cette gageure au moment où le creusement de nos déficits s'accentue.
Mais sans doute est-ce le moment où jamais de stimuler notre machine industrielle en totale perte de vitesse. Il convient de souligner que le Premier ministre s'est employé à ne surtout pas insulter l'avenir. Il y a, dans le plan qu'il a décliné à l'université Jussieu, une évidente volonté de relance économique assortie d'une non moins patente préoccupation politicienne. En soulignant avec insistance que la moitié des investissements d'avenir serait consacrée à la transition écologique, Jean-Marc Ayrault a voulu gommer « l'effet Batho ».
Même s'ils attendent d'autres gestes, les écologistes n'auront pas été insensibles à ce signal vert. Au fond, le gouvernement n'en finit pas de se mouvoir sur une étroite ligne de crête. Si, sur un plan général il n'y a rien à redire, bien au contraire, sur le choix des grandes filières retenues, il reste à s'interroger sur la viabilité financière des projets.
Le gouvernement, qui n'entend pas alourdir la dette, va procéder à des cessions d'actifs et n'engagera les crédits qu'avec parcimonie sur des dossiers dûment validés. Reste à mesurer l'impact d'un plan dont les effets seront dilués dans le temps. L'effort de compétitivité pourrait être entravé par des mesures contradictoires, telles que des prélèvements supplémentaires pour les entreprises, et nos lourdeurs structurelles. Certes, Jean-Marc Ayrault n'a pas insulté l'avenir, mais nous restons toutefois devant un futur très incertain.

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