TOUT EST DIT

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vendredi 26 juillet 2013

Le devoir de comprendre


Les graves incidents survenus depuis vendredi soir à Trappes, en banlieue parisienne, où un commissariat de police a été pris pour cible et, durant plusieurs heures, quasiment assiégé par des centaines de personnes à la suite d’une interpellation, sont intolérables dans un État de droit. Personne ne peut, honnêtement, contredire le ministre de l’Intérieur, Manuel Valls, lorsqu’il assène, de son air martial, qu’« aucune raison ne justifie ces violences » qui « sont inacceptables ». Idem quand Éric Ciotti, député UMP des Alpes-Maritimes, s’exclame, des trémolos dans la voix, que « rien ne saurait excuser cette violence, inouïe et inédite, dans l’histoire de notre pays, contre les symboles de la République, à savoir la police nationale ».
Cela dit, il est de la responsabilité de chacun, et en premier lieu des élus de la Nation, de s’interroger sur les causes de tels actes et des réponses qui peuvent y être apportées. Comprendre n’est pas justifier, ni accepter.
Alors que le chômage et la désocialisation gangrènent les banlieues françaises, faisant le lit des trafics parallèles, des communautarismes et de l’extrême droite, la classe politique ne peut, sans s’interroger, se contenter de condamner les faits survenus vendredi soir à Trappes et de rejeter la faute sur l’autre camp. Pour ne citer qu’eux, les élus de la « droite forte », qui rêvent du retour dans l’arène de Nicolas Sarkozy, chantre d’une droite décomplexée par rapport au FN, oublient un peu vite que la déresponsabilisation n’est pas l’apanage des émeutiers de Trappes. Plutôt que d’assumer sa faute dans le rejet de ses comptes de campagne par le Conseil constitutionnel, l’ancien président de la République n’a-t-il pas préféré jeter l’opprobre sur l’institution, criant, avec ses amis, au règlement de comptes politique ? D’une extrémité à l’autre de l’échiquier politique, des cas similaires existent.
Sans excuser, il est temps de chercher à comprendre comment un fait divers banal peut dégénérer en émeute. Car la réponse ne peut être adaptée si la cause n’est pas correctement cernée. Les émeutes à Trappes ont-elles pour origine un ras-le-bol d’une population face à la multiplication des contrôles d’identité au faciès ? Est-ce le non-respect de la loi interdisant le port du voile ? Ou bien des raisons sociales ? Ne pas chercher à connaître le fond du problème est, tout simplement, irresponsable.

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