vendredi 26 juillet 2013
La promesse de François
L’édito éco de Dominique Seux. Le nombre de chômeurs a encore augmenté de 15.000 en juin. Une question simple ce matin : François Hollande pourra-t-il tenir sa promesse d’une inversion de la courbe avant la fin de l’année ?
Réponse simple et qui va surprendre : oui, je crois qu’il va la tenir, cette promesse. Alors, on va voir pourquoi. Mais il faut ajouter : cela ne sera sans doute pas durable, – hélas. L’image qui vient à l’esprit, c’est celle d’un thermomètre exposé en plein soleil, on le plonge dans un seau de glace pour faire chuter la température, mais la glace va vite fondre au soleil même si on passe d’une situation de canicule à une situation simplement de chaleur de saison en été !
Bon, d’abord, comment va-t-il tenir sa promesse ?
Quand on parle aux ministres, ils décrivent sans la cacher la stratégie. Entre septembre et novembre, environ 100.000 emplois aidés de toutes sortes vont être mis en place. Comment ? Il y aura 30 à 40.000 emplois d’avenir pour les jeunes, dans les maisons de retraite, des associations, des grandes entreprises etc. Il y aura des emplois dans l’éducation ; il y aura le début des contrats de génération ; il y aura enfin des formations pour les chômeurs, François Hollande en a encore parlé mardi. Bref, tout çà, çà va donner une occupation, un travail à beaucoup de monde d’un coup, à l’automne, juste au moment où il faut. 100.000, cela n’est pas rien. Et cela va donc alléger les statistiques.
Suffisamment pour faire baisser le chômage ?
Si l’économie ne replonge pas, sans doute. Parce que, c’est le pari pascalien de François Hollande et Michel Sapin à côté de leur carnet de chèque à emplois aidés, parce que l’économie va aller un peu moins mal ; le fond de la piscine a peut-être été touché, et c’est vrai que plusieurs indicateurs européens ou français le disent. Il y a un frémissement. Et à force de répéter que cela va mieux, l’idée est que tout le monde va finir par s’en persuader.
Mais voilà ce frémissement ne durera pas, c’est cela que vous nous dites ?
Pour rester dans le domaine des images de vacances, çà n’est pas parce qu’on a touché le fond de la piscine et qu’on donne un coup de pied que l’on a la tête hors de l’eau. Ce n’est pas parce que la croissance passe de moins epsilon (l’ombre d’une récession) à plus epsilon (l’ombre d’une reprise) que tout va bien. Or on parle de cela, un deuxième trimestre à + 0,2%, un troisième entre zéro et + 0,2%. La question est que la situation est plus sérieuse qu’une simple question de cycle économique. L’économie française a un problème d’investissement et de compétitivité / coût depuis dix ans (à cause des 35 heures pour les uns, de l’euro pour les autres, de l’absence d’innovation pour les troisièmes) et le souffle d’une reprise ne suffira pas.
Pourquoi cela ?
Trois indices. Un : en juin, il n’y avait pas eu aussi peu d’offres d’emploi à Pôle emploi depuis 16 ans ; Deux : la production automobile en France reste très très faible ; Trois : une enquête internationale d’hier montre que les entreprises mondiales ne citent même pas la France comme pays d’innovations, moins que la Chine, l’Inde, Londres, Berlin, New York ou Tokyo. Hélas, et vraiment on espère se tromper et devoir payer une bouteille de champagne à qui veut, mais l’inversion durable de la courbe du chômage reste hypothétique.
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