TOUT EST DIT

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mardi 16 juillet 2013

Brétigny-sur-Orge : le gouvernement ment

Brétigny-sur-Orge : le gouvernement ment


Il faudra nous expliquer comment une pièce lourde de 10 kg tenus par quatre énormes boulons a pu aller valdinguer au milieu de l’aiguillage justement à l’endroit stratégique pour faire dérailler le train (six morts, seize blessés). Dans cette affaire et depuis le début, on est de toutes façons dans la désinformation caractérisée, le mensonge et la propagande gouvernementale, comme le prouve l’incroyable reprise en main toute stalinienne de l’information concernant les pillages et les agressions qui ont eu lieu quelques minutes après la catastrophe. Très vite donc. De là à imaginer qu’il y ait un rapport avec le déraillement « accidentel »… Il faudra des mois d’enquête.
C’est Nathalie Michel, du syndicat de police Alliance, qui la première dénonce au micro d’Europe 1 la présence de « jeunes » qui dépouillent les cadavres et les blessés. Un témoignage direct et non anonyme. Elle déclare :
« A 17 heures 30, alors que nos collègues interviennent, ils voient un groupe de jeunes qui approchent et qui semblent porter secours aux victimes. Très rapidement, ils se rendent compte que ces individus sont présents pour dépouiller les victimes et notamment les premiers cadavres. »
Les policiers sont obligés d’appeler des CRS en renforts pour renforcer et élargir le périmètre de sécurité, éloigner les charognards qui se mettent alors à caillasser les policiers, les véhicules du SAMU et les pompiers qui portent secours aux victimes…
Idéologiquement impensable
L’information est aussitôt reprise par tous les médias, Le Monde en tête et l’AFP, d’autant plus que des témoignages viennent corroborer les faits. Une journaliste s’est fait voler son sac, un médecin urgentiste s’est fait tirer son téléphone portable et il a été frappé, plusieurs policiers ont été molestés.
Cette réalité est tellement choquante (tout le monde a bien compris à quel genre de population appartiennent les divers voyous du coin que l’on verra d’ailleurs sur toutes les chaînes s’agiter et « faire les cons » derrière les malheureux rescapés interrogés par les journalistes, ou encore envoyer des doigts d’honneur aux téléspectateurs aux côtés de personnes qui ont le visage en sang !) que le gouvernement – comme pour le million de manifestants de la Manif pour Tous – décide de la rayer. C’est idéologiquement impensable : on efface tout et on recommence.
Le lendemain matin, reprise en main soviétique de l’information par le gras et soufflant ministre des Transports, Frédéric Cuvillier, qui nie en bloc, minimise méthodiquement les faits les uns après les autres et conteste « tout acte commis en bande ». Une importante partie des médias s’alignera sur sa version, se contredisant allègrement avec elle-même.
Le ministre parle d’« actes isolés ». Il évoque « une personne interpellée ». En réalité il y aura cinq interpellations et gardes à vue au commissariat d’Arpajon : un mineur, des frères jumeaux de 16 ans, et deux « jeunes » de 18 ans, deux d’entre eux sont déjà connus, bien connus, des services de police pour agressions sur les vivants.
Cuvilliers parle d’une « tentative de vol de portable » d’un secouriste comme d’un point de détail de l’histoire de la catastrophe, passant sous silence le fait que, pour lui voler son portable, le médecin a été frappé alors qu’il était en train de porter secours aux blessés graves.
Ces « jeunes » qui ont « récupéré des bagages »
Tout juste le ministre reconnaît-il que « les pompiers… ont été accueillis de façon un peu rude ». Et c’est tout ce que ça lui inspire ? Déclaration scandaleuse et révoltante qui dans un pays normal devrait lui valoir son poste. Les pompiers qui interviennent en France sur une catastrophe ferroviaire reçoivent des pierres et des insultes alors qu’ils sont là pour sauver des vies. C’est « un peu rude » certes mais c’est, comment dire… courant, passé dans les mœurs en somme. On dérange le quotidien et le petit business des bandes, faut les comprendre… Rien de bien nouveau donc ici sous le soleil.
Dès lors, la machine politico-médiatique se met en branle pour étouffer l’affaire. Dans ses infos du samedi matin, plus de trace sur Europe 1 du témoignage de la syndicaliste policière. La malheureuse a disparu corps et biens. Et dès samedi soir, un journaliste deBFMTV minimise les faits avec une incroyable complaisance : « incidents mineurs », « vols isolés d’objets et de bagages » : « quelques jeunes auraient récupéré des objets [sic] à l’intérieur du train ».
Silence radio total du ministre de l’Intérieur. Le périmètre sera à nouveau parfaitement sécurisé pour l’arrivée toute médiatique du président Hollande trois heures après la bataille.

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