TOUT EST DIT

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jeudi 6 juin 2013

Constat de carence

Constat de carence

Vaste chantier ! Jean-Marc Ayrault a affirmé hier que la réforme des retraites aurait pour objet de corriger les « injustices » et les « inégalités » tout en garantissant, dans la durée, la survie du système. On aimerait prendre au (x) mot(s) le Premier ministre et louer par avance son courage. Car des injustices, ou des inégalités, il va devoir en supprimer pour rendre la réforme efficace et acceptable par l'ensemble des Français. Déjà, les premières fuites autour du rapport de la conseillère d'État, Yannick Moreau, qui ne sera remis à Matignon que le 10 juin, ont donné le ton sur le mode du « Pas touche à mes acquis » !
Il est vrai qu'en proposant un rapprochement du système de calcul des retraites entre public et privé, elle a brisé un tabou. Avant que ne commence la concertation avec les syndicats, Jean-Marc Ayrault a dû apporter des apaisements : rien ne se fera dans l'urgence et rien n'obligera le gouvernement à retenir toutes les préconisations. Sauf que sur ce sujet, il ne pourra pas y avoir de justice à géométrie variable.
Ici, il ne s'agira pas seulement de faire payer les « plus aisés », mais de mettre tout le monde à contribution dans un effort de solidarité nationale. Rien ne serait pire, après les polémiques des mois écoulés, que d'alimenter de nouveaux clivages entre jeunes et retraités, patrons et salariés, public et privé. L'alignement progressif des régimes entre fonctionnaires du public et salariés du privé, la réduction des avantages exhorbitants des régimes spéciaux (y compris chez les parlementaires) sont des impératifs républicains (mot à la mode !). Eux seuls justifieront les sacrifices imposés à d'autres.
Loin de nous, bien au contraire, l'idée d'attiser de stériles querelles tant les arguments se contrebalancent. Il importera avant tout que le gouvernement se montre impartial en oubliant ses amitiés clientèlistes. L'exemple récent de la suppression (symbolique) du jour de carence instauré dans la fonction public, nous incite à la prudence. En cédant à nouveau à une faiblesse partisane, c'est le pouvoir qui s'exposerait à un constat de carence.

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