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vendredi 21 juin 2013

Chômage : l'Insee contredit Hollande


C'est un désaveu pour François Hollande, qui a redit jeudi, en conférence sociale, sa volonté d'inverser la courbe du chômage d'ici décembre. D'après les chiffres publiés jeudi par l'Insee, le chômage devrait continuer de grimper fin 2013 pour atteindre 10,7% en métropole, très proche du record historique. Pour la France entière (Départements d'Outre-mer compris), le taux atteindrait 11,1% au dernier trimestre, précise l'Insee. Le taux record en France - 10,8% en métropole - a été atteint en 1994 et 1997 (11,2% avec les Dom en 1997). Le taux de chômage, mesuré par l'Insee selon les normes du Bureau international du travail, croît depuis sept trimestres. Il était à 10,4% (10,8 avec les Dom) au premier trimestre. Michel Sapin, le ministre du Travail, a de son côté insisté sur le fait que les chiffres de l'Insee "sont des prévisions trimestrielles": "ça veut dire que la situation en début de trimestre n'est pas forcément la même qu'à la fin, d'ailleurs entre les deux il y a ce qu'on appelle l'inversion de la courbe du chômage".
L'Insee, dont les prévisions ne vont pas au-delà de la fin d'année, n'entrevoit pas d'inversion de tendance fin 2013 pour deux raisons : la France devrait continuer de détruire plus d'emplois qu'elle n'en crée et la croissance de la population active est "toujours dynamique" (+137.000 nouvelles personnes sur le marché cette année). L'augmentation continuerait, mais "à un rythme ralenti", à raison d'un dixième par trimestre, souligne cependant l'Insee. Ce ralentissement tiendrait essentiellement "à une montée en charge des emplois aidés" (en partie subventionnés, dont les emplois d'avenir) qui permettrait à l'emploi non marchand de se redresser (+85.000 créations nettes d'emplois sur l'année, dont 71.000 au second semestre), explique Cédric Audenis, chef du département de la conjoncture. 
Cette hausse dans le non marchand viendrait ainsi largement atténuer les destructions toujours très fortes dans les secteurs marchands non agricoles, que l'Insee anticipe pires en 2013 (113.000 destructions prévues, après 92.000 en 2012). Ces secteurs privés, coeur de l'économie, vont continuer de pâtir de la crise. Au premier trimestre, l'institut avait mesuré une bonne "surprise" de seulement 8.000 destructions, une tendance qui ne devrait pas durer: l'Insee prévoit un solde négatif de 30.000 emplois au deuxième trimestre et 76.000 au second semestre.

Récession de 0,1% par rapport à 2012

Par ailleurs relève encore l'Insee, le nombre d'inscrits à Pôle Emploi atteint aussi un niveau record. Cet indicateur, mensuel, est fourni par la direction statistique du ministère du Travail. Il distingue notamment les inscrits en catégorie A (n'ayant pas travaillé du tout dans le mois), qui focalise l'attention, des catégorie B et C (ayant eu une activité réduite). Fin avril, Pôle emploi recensait ainsi un record absolu de 3.264.400 chômeurs en catégorie A. Le précédent sommet (3.195.500 en janvier 1997) a été dépassé en mars. Maintes fois franchi entre 1993 et 1999, le seuil des trois millions de chômeurs en métropole a de nouveau été atteint en août 2012. Il l'avait été dès septembre 2011 avec l'Outre-mer. En tenant compte des catégories B et C, Pôle emploi dénombrait fin avril 5,09 millions de chômeurs, Outre-mer compris. La liste s'allonge de 318.000 personnes si l'on ajoute les dispensés de recherche inscrits en catégorie D (stagiaires, personnes malades et licenciés économiques bénéficiant d'un suivi) ou E (bénéficiaires d'un contrat aidé).
Enfin, souligne l'institut, l'économie française va rester atone toute l'année, ce qui devrait se traduire, sur l'ensemble de 2013, par une récession de 0,1% par rapport à 2012, alors que le gouvernement table sur une croissance de 0,1%. 

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