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samedi 1 juin 2013

Angela Merkel explique l’économie à François Hollande

Angela Merkel explique l’économie à François Hollande


Le couple franco-allemand serait-il de retour ? C’est du moins ce que François Hollande et Angela Merkel ont tenté de faire croire, jeudi, à Paris, manifestement désireux d’oublier les mauvaises manières du président français d’il y a deux mois à peine, qui avaient si bien servi à nos partenaires britanniques. Les deux dirigeants ont donc accordé leurs violons sur une « contribution franco-allemande » au prochain Sommet européen prévu les 27 et 28 juin, parlant du même ton du chômage et de la récession.
Avec toutefois un assez gros bémol ! Soucieuse de conserver sa ligne de conduite, et manifestement lectrice attentive de ses médias, Angela Merkel a conservé intact son discours sur la discipline budgétaire, contrant ainsi la niaise observation de son hôte, la veille, sur la Commission européenne (Présent d’hier).
En clair, le professeur Merkel a fait la leçon à l’élève Hollande, qui semble s’être rendu compte de ce que son opposition frontale à Berlin pouvait avoir de nuisible. C’est au moins ça…

Nouveau record de chômage

D’autant que cette rencontre franco-allemande se tenait alors même que l’on annonçait un nouveau record absolu de chômeurs : 3 264 400 demandeurs d’emploi sans activité, ce qui constitue une augmentation est de 12,5 % sur l’année.
Jean-François Copé, qui perd souvent des occasions de se taire, a aussitôt commenté : « François Hollande est responsable de la situation : responsable et coupable. » Peut-être… Mais il n’est pas sûr que l’UMP soit beaucoup mieux placée pour évoquer cette question. Même si, en la matière comme en tant d’autres, on peut reporter sur Bruxelles la responsabilité de bien des mesures politiques qui viennent expliquer, favoriser cette situation. Comme le souligne la CGT qui dénonce des « ordres pris à Bruxelles et à Berlin »…
Hollande, lui, veut voir à cette mauvaise nouvelle deux raisons « spécifiques à la France » : « le manque de solidarité envers les jeunes et les seniors », et le « défaut de compétitivité ». Pas question d’en remettre une couche sur Bruxelles, après sa ridicule saillie de la veille, d’ailleurs moquée par les proches d’Angela Merkel et qualifiée de « tromperie » par Bruno Gollnisch… et alors même qu’en l’espèce ce serait plus justifié.
Et, manifestement fier d’avoir mis en place tous les instruments utiles, tels les bien mal nommés emplois d’avenir, le président promet toujours d’influer sur cette courbe négative d’ici à la fin de l’année : « Je maintiens l’objectif, malgré ces chiffres, malgré ce qu’ils représentent sur le plan individuel, familial, pour beaucoup de Français. » Peut-on lui faire observer que pour sauter, à défaut de mieux sauter, il vaut mieux ne pas trop reculer tout de même ?
En attendant, Angela Merkel met les points sur les i. « Nous sommes convenus que la commission donnait à la France deux ans de plus de temps pour atteindre l’objectif d’un déficit public ramené à 3 % [du PIB], mais que ce délai était couplé – et le président français l’a lui-même confirmé – à des réformes. »
« Les deux vont de paire », a-t-elle précisé, en soulignant que l’on peut « encore davantage réduire les déficits lorsque, simultanément, la compétitivité s’accroît ».
« Cessez de penser que la France voudrait échapper à ses disciplines budgétaires », a répondu en écho, et à l’adresse des médias allemands, François Hollande. « La plupart du temps », la France et l’Allemagne sont d’accord, a-t-il ajouté… Un problème de mémoire, peut-être ? En tout cas, une affirmation qui vient rassurer, comme le souligne Marine Le Pen, la femme la plus puissante du monde – qui a confondu, au passage, Hollande et Mitterrand… – sur « la docilité des gouvernements français »

Encore un président…

Proposition-phare de cette contribution franco-allemande : la nomination d’un « président à temps plein de l’Eurogroupe disposant de moyens renforcés », et qui, a précisé le président français, « pourrait être mandaté par les ministres de la zone euro pour favoriser l’action dans le domaine de l’emploi, de la recherche ou de l’industrie ». Qui, en tout cas, permettrait « davantage de coordination économique », selon le souhait d’Angela Merkel.
On ne sait si cette nouvelle proposition provoquera, elle aussi, les grincements de dents de la Commission européenne. Quoi qu’il en soit, José Manuel Barroso a montré son agacement devant ces proliférations d’initiatives des Etats-membres, alors que certains de ces Etats, justement, font échec au plan de travail en faveur des jeunes mis en place par Bruxelles depuis 2011.
Les bisbilles ne sont pas finies…
A moins qu’il ne réussisse, comme il l’a tenté jeudi avec son homologue du Conseil européen Herman Van Rompuy, à convaincre les représentants des principales religions de leur apporter leur aide pour faire face à « la crise de confiance et de valeurs » qui mine l’Europe.
« Il est essentiel d’y réfléchir ensemble, autorités politiques et religieuses », a renchéri Herman Van Rompuy.
Intérêt poli, mais sans plus, de la part des dignitaires religieux invités, chacun appelant d’abord au respect de la liberté de religion. Et à la lutte contre toutes les phobies. Et notamment la christianophobie, a souligné le vice-président du Parlement européen, le démocrate-chrétien hongrois Laszlo Surjan.
En attendant, pour la communauté de valeurs politico-religieuses, Bruxelles attendra…

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