TOUT EST DIT

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jeudi 30 mai 2013

L’arbre et la forêt


Puisque le Petit Robert, dans sa dernière édition, nous y autorise, profitons-en : l'affaire Tapie-Crédit lyonnais vient de nous offrir un rebondissement « hénaurme ». Les gardes à vue, révélées hier, de l'un des trois juges arbitres, Pierre Estoup, et de l'avocat historique du sulfureux homme d'affaires, Maurice Lantourne, ont de quoi faire « psychoter » les intéressés. Et quelques autres. Sans oublier que Bernard Tapie lui-même va peut-être devoir se départir de ses attitudes de « kéké » (frimeur). Bon, restons-en là, car ce qui importe le plus, ce n'est pas l'enrichissement hardi de notre vocabulaire mais celui, très discutable, de Bernard Tapie. Avec les éventuelles anomalies qui l'ont permis.
Une chose est sûre : la pression est remontée de plusieurs crans après l'audition de Christine Lagarde devant la Cour de justice de la République. La directrice du FMI ayant échappé à une mise en examen, le soulagement était presque général. C'était oublier un peu vite que Christine Lagarde n'était, sans doute, que l'arbre qui cache la forêt ou… le coup fourré !
C'était oublier également le travail des trois juges du pôle financier, qui mènent une information judiciaire pour « usage abusif de pouvoirs sociaux et recel de ce délit ». La mise en garde à vue de Pierre Estoup, estimable retraité de la cour d'appel de Versailles, âgé de 86 ans, montre une pugnacité des irrévérencieux magistrats instructeurs bien dans l'air du temps. En taisant sa relation ancienne, non condamnable en soi, avec l'avocat de Bernard Tapie, Pierre Estoup a simplement manqué à l'obligation de livrer cette information susceptible de fausser l'arbitrage.
Les soupçons, encore à étayer, se détournent donc de Christine Lagarde, pour peser sur les possibles vrais « complices » d'une magouille d'État impliquant Nicolas Sarkozy. Voilà pourquoi Ayrault, après une prudence initiale épargnant la patronne du FMI, se montre désormais déterminé à connaître la vérité. Parce qu'il s'agit de l'argent des Français. Et d'un peu plus que cela.

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