TOUT EST DIT

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samedi 6 avril 2013

Nicolas Sarkozy joue la «prudence»

Il ne commente pas le possible non-lieu dans l'affaire Bettencourt et affiche sa confiance dans l'institution judiciaire.

Nicolas Sarkozy n'a pas encore juré de raser sa barbe. Il le pourrait néanmoins, si la fuite révélée vendredi matin était confirmée. Selon des sources judiciaires, le parquet de Bordeaux aurait transmis au parquet général un avis négatif sur la demande de mise en examen pour abus de faiblesse de l'ancien président, décidée par le juge Jean-Michel Gentil le 21 mars. Cet avis reste seulement consultatif, mais s'il était confirmé officiellement, il fragiliserait considérablement le dossier de mise en examen de Sarkozy voulue par le juge Gentil.
Dans un contexte national extrêmement tendu, marqué par les aveux spectaculaires de Jérôme Cahuzac, Nicolas Sarkozy ne veut pas se réjouir trop tôt, et surtout ne pas braquer les magistrats. «Il a toujours dit qu'il ferait confiance à l'institution judiciaire», commente sobrement le député européen Brice Hortefeux. «On ne confond pas le juge Gentil avec l'institution elle-même», ajoute-t-il.
Prudence, donc, d'autant plus que rien, pour le moment, n'est confirmé. «C'est un sujet délicat, et nous ne dirons rien tant que cette fuite n'est pas confirmée. Le parquet de Bordeaux a un fonctionnement compliqué. L'épouse du juge Gentil est procureur adjoint au tribunal de Bordeaux», rappelle un autre proche de Sarkozy. Par ailleurs, Nicolas Sarkozy a bien vu qu'au même moment le juge Gilles Tournaire avait lancé une série de perquisitions chez son conseiller politique, Patrick Buisson, dans le cadre d'une autre affaire, celle des sondages de l'Élysée: «Il ne faut pas se raconter d'histoires, ils vont tout faire pour nous faire tomber», met en garde un proche de l'ancien président.

Son rytme habituel

Ce dernier continue donc à afficher son rythme habituel de rendez-vous, comme l'architecte Jacques Rougerie qui met au point le projet «Nautilus» d'exploration des hauts-fonds marins. Ou la navigatrice Maud Fontenoy. «En ce moment, il aime bien l'océan!», glisse-t-on dans son entourage. «Comme sur son affiche de campagne», ajoute-t-on avec un large sourire. Nicolas Sarkozy traversera d'ailleurs l'Atlantique à la fin du mois pour se rendre à New York puis Montréal. Il sera notamment l'invité principal de la banque Goldman Sachs.
Mais l'ancien hôte de l'Élysée observe aussi la dégradation accélérée du climat politique. «Il arrive ce que nous avions prévu, mais beaucoup plus tôt que ce que nous pensions», confie l'un de ses collaborateurs. L'ancien président s'étonne du manque de précaution de son successeur dans l'affaire Cahuzac. «Comment Hollande n'a-t-il pas anticipé les problèmes que lui poserait Cahuzac?», se serait-il demandé, selon un proche. «On connaissait son train de vie, son activité professionnelle dans la chirurgie esthétique, il n'aurait pas dû le mettre dans son gouvernement.» L'ancien président «n'a jamais pris dans son gouvernement son ami Patrick Balkany déjà condamné dans plusieurs affaires», rappelle un visiteur régulier, et il a attendu l'extinction définitive de toute poursuite contre le sénateur Gérard Longuet avant de lui proposer le ministère de la Défense. Il avait également demandé à un autre proche, Brice Hortefeux, de quitter le gouvernement. L'ancien ministre de l'Intérieur faisait l'objet d'une action judiciaire pour «racisme» lors d'un échange avec un militant UMP, qui depuis a été rejetée en appel et en cassation.
«Sarkozy avait demandé à André Santini de quitter le gouvernement parce qu'il faisait l'objet d'une mise en examen dans une affaire de détournement de fonds», se souvient l'un de ses anciens collaborateurs. De fait, Santini a été condamné à deux ans de prison avec sursis en janvier 2013. En revanche, il n'avait pas prévu qu'Éric Woerth serait mis en cause dans l'affaire Bettencourt. «Mais Woerth n'était précédé d'aucune réputation sulfureuse et à ce jour, il n'y aucune preuve matérielle contre lui. En revanche, il y a toujours eu des rumeurs très insistantes sur Cahuzac», affirme-t-on.

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