samedi 6 avril 2013
Mariage homosexuel : éviter le divorce
Le Sénat examine le projet de loi sur le mariage des homosexuels, aux conséquences majeures : l'adoption qui en découle automatiquement et, même si ces deux derniers points ne figurent plus dans le projet de loi, la porte qu'il entrouvre à la Procréation médicalement assistée (PMA) puis aux mères porteuses (GPA). Ceci en raison de la non discrimination entre les couples mariés, plaidable devant la justice européenne.
Alors que ce projet de loi provoque une profonde fracture à l'intérieur de la société, le rôle du Sénat sera déterminant : trouvera-t-il le chemin de l'apaisement ou sera-t-il une chambre d'enregistrement, risquant d'accroître le désarroi et l'émotion qui persistent ?
Car, l'opposition au mariage homosexuel s'est amplifiée à mesure que les institutions démocratiques se grippaient : à commencer par la commission parlementaire apparue à beaucoup comme partisane et peu à l'écoute de ceux qui n'étaient pas d'accord ; le retournement du Président de la République sur la question de la liberté de conscience des maires ; la consigne de vote imposée aux députés socialistes ; le refus de la pétition aux 700 000 signatures par le Conseil Economique et Social...
Tout cela a contribué à fédérer des gens très divers et de plus en plus nombreux comme l'ont montré les deux manifestations, les plus grandes depuis des années dans le pays. On peut se demander ce qui rassemble des personnes de toutes générations, de toutes opinions politiques, de tous milieux sociaux, des croyants comme des non croyants, des hétérosexuels comme des homosexuels... Les incidents en marge des cortèges, lors du dernier rassemblement, ont occulté leurs revendications. Ils n'ont été ni reçus comme ils le demandaient, ni même entendus.
Leurs revendications portent sur le droit de l'enfant à avoir un père et une mère. S'il arrive que des accidents de la vie rendent un enfant orphelin de l'un de ses parents, il est reproché au projet de mettre délibérément des enfants dans cette situation de carence en les privant de leur branche maternelle ou paternelle. Cette cassure de la filiation serait amplifiée si, par la suite, la PMA puis la GPA étaient tolérées ou légalisées. En Californie ou ces chemins ont été pris, on assiste a la marchandisation des femmes et même des bébés. L'emprise de certains groupes de pression est dénoncée sur deux registres : le refus qu'une minorité impose sa vision de l'homme au grand nombre et l'inquiétude de voir une idéologie se propager jusque dans les écoles.
Des hommes politiques de gauche sont hostiles à une loi qui va à l'encontre de la réalité biologique de l'espèce humaine, le président de la République a été interpellé pour qu'il rende aux parlementaires leur liberté « en votant à bulletin secret selon leur conscience ». Cela rejoint les graves interrogations exprimées par le philosophe Guy Coq : « Dans une démocratie laïque, le politique ne saurait avoir la place d'un absolu... C'est seulement dans un parti totalitaire que la soumission à la discipline de groupe s'impose sans limites comme un absolu. »
Alors que l'exaspération grandit, les organisateurs du mouvement considèrent que la violence est « l'arme des faibles » et qu'en étant non-violents leur force deviendra incontournable. La balle est aujourd'hui dans le camp des sénateurs. Alors que la France traverse une grave crise économique, doublée d'une crise politique, et qu'elle doit se mobiliser pour s'adapter au monde, est-il vraiment opportun de bouleverser les fondements de la société et de brouiller le repère millénaire de la famille ?
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