TOUT EST DIT

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samedi 6 avril 2013

La bataille du Sénat a commencé

La bataille du Sénat a commencé  


Les débats autour du projet Taubira d’autoriser le mariage et l’adoption pour les couples de même sexe ont commencé vendredi après-midi dans un Sénat sous haute protection ; des dizaines de cars de CRS entouraient le palais du Luxembourg et on avait même pris la précaution de fermer la plupart des accès au jardin. Devant un parterre beaucoup moins évidemment acquis à sa cause qu’à l’Assemblée nationale, Christiane Taubira, garde des Sceaux, a affiché un profil plus bas. Et alors que plus un ministre, plus un sous-secrétaire d’Etat ne peut se déplacer en France sans être accueilli par une manifestation de la Manif pour tous, du Printemps français ou d’autres groupements qui se recoupent et agissent désormais en toute liberté, la tension parmi les vénérables élus se fait plus visible.
C’est que les cantonales se profilent à l’horizon, que la fronde des maires se fait plus nette et plus nombreuse, et que l’opération « Carton rouge pour Taubira » (cartonrougepourtaubira.com) qui permet de déclencher l’envoi physique d’une carte postale rouge aux sénateurs de votre département fait déjà fortement réfléchir les sénateurs à leur avenir personnel.
C’est peut-être pour cela que l’un des sénateurs UMP, Christophe-André Frassa qui, en commission, avait permis l’adoption du projet, vient de se dédire par une lettre ouverte de quatre pages. Il votera contre.
Bruyant d’un côté, le rassemblement de la Manif pour tous a réuni plusieurs milliers de personnes à proximité du Sénat ; priant de l’autre, le groupe de plusieurs centaines de personnes de Civitas a lui aussi fait monter la pression, en attendant deux chemins de Croix qu’il organise autour du Sénat samedi et dimanche à partir de 15 heures, depuis la place du théâtre de l’Odéon.
Nous reviendrons bien sûr sur ces débats qui pourront se révéler cruciaux, avec une gauche qui n’est pas totalement unie autour du projet et une « droite » qui a encore le temps de ne pas trahir le bien de la société.
Face aux jeunes qui, partout en France, dans une bonne humeur communicative, ont décidé de montrer qu’ils existent et qu’ils ne veulent pas d’une loi qui sape la société à sa base, on retiendra pour l’heure cette nouvelle déclinaison de la « vieillesse du monde » qui s’exprime au nom de « droits » qui, au bout du compte, préparent beaucoup de malheurs et ne servent pas ceux qui pensent en bénéficier.
Le sénateur UMP Alain Milon a résumé cette pensée fatiguée en annonçant qu’il votera pour la loi Taubira pour avoir « la satisfaction de penser que nous aurons contribué à ensoleiller quelques vies ».
Ah, c’est tout ?
Plus lucides quant à la portée réelle de ce profond bouleversement de civilisation – cette décivilisation – que François Hollande veut porter, mordicus, des dizaines de jeunes n’ont pas négligé les fleurs ni le rayon de soleil en allant, bruyamment, jeudi matin, proposer un petit déjeuner à Chantal Jouanno, la centriste qui votera pour, sous ses fenêtres parisiennes. Ils ont presque tous été emmenés au poste pour ce geste amical, pour s’entendre dire par des policiers sans humour : « On n’a pas le droit de petit-déjeuner dans la rue, sauf le jour de la fête des voisins. »
Mais c’est une immense fête des voisins qui est en train de lever ! Pourvu qu’elle trouve une voie, une direction durable, et un but.

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