TOUT EST DIT

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lundi 29 avril 2013

France. Un pas de plus vers la tyrannie intellectuelle ?


La fameuse manif pour tous. Certains, lassés, ont abandonné la partie. D’autres, plus résolus que jamais, persistent à résister. Vous savez, je ne sais plus du tout qui a raison, cela pour la simple et bonne raison qu’il m’arrive d’être pessimiste. Mais il est, tout sentiment mis de côté, une autre dimension à toute cette épopée vulgairement ubuesque qu’il faudrait dévoiler et dont, je crois, nous ferions bien de nous inspirer ultérieurement.

Il s’agit de démontrer que le PS n’a pas et n’aura jamais les pleins pouvoirs à travers la mise en exergue de ce qu’est véritablement l’identité spirituelle et juridique française. Il s’agit de démonter que l’oppression des partis – si brillants soient-ils – ne passera pas, parce qu’une société est par essence composée de citoyens doués de raison. Cette dernière phrase est un truisme, pourtant, dans la pratique, elle ressemble plus à une découverte. Ou plutôt, à une redécouverte. Voici ce que déclarait le Général de Gaulle en 1948, personnalité politique qu’on ne soupçonnerait guère d’être malléable ou opportuniste : « le régime des partis nous mène à l’anarchie (…). L’instabilité du régime des partis nous mène à la servitude (…) l’anarchie, la servitude, voilà vers quoi nous entraînent les combinaisons présentes. Nous voulons y mettre un terme ! ». Et de renchérir en 1949 : « Je constate qu’ils [les citoyens] sont englués dans un système qui ne leur permet pas d’agir. Il n’y a rien dans ce régime qui y soit pour faire valoir et pour représenter l’intérêt général ». Ces deux citations sont reprises par Yvan Blot dans son ouvrage consacré aux vertus de la démocratie directe.
On ne pouvait mieux tomber aujourd’hui. Ce système engluant dont nous parlait avec tant de verve l’Homme du 18 juin est celui-là même qui nous force à digérer une réforme civilisationnelle sans équivalent antérieur et qui veut, passez-moi l’expression, que nous nous la fermions ! Inutile de consulter les Français, car, comme le dit le vieux proverbe arabe, la chien aboie, la caravane passe. Inutile de rectifier ses décisions en considération de la réaction des masses comme l’avait pourtant sagement fait François Mitterrand, renonçant en fin de compte à voter la loi sur l’école libre aussi connue comme projet de loi Savary (1984). Le PS enfile le masque repoussant de l’absolutisme croyant peut-être que ce nouveau rôle l’aiderait à gouverner malgré une côte de popularité en chute libre.
Mais il y a pire. Si jusqu’à présent, toute banale que cette réalité soit, la police était inconditionnellement au service des intérêts du peuple, désormais, elle est recrutée par le parti au pouvoir contre les citoyens. Voici un extrait de témoignage et dieu sait si ces témoignages sont nombreux : « Le dispositif policier était très important dont beaucoup de policiers en civil dans la manif (…). Des policiers en civil portant drapeaux de la manif et sans brassards ont volontairement donné des coups à deux jeunes créant un mouvement de foule. N’ayant aucun signe distinctif, les manifestants ont pris à parti les policiers pour défendre ces deux jeunes. La manifestation est partie en confrontation et les policiers ont continué leur provocation par des arrestations sans signe distinctif et sans raison (…) ».
Ce passage n’invite qu’à une lecture radicale des faits. Nous assistons à un leurre rigoureusement organisé dans la mesure où le camouflage provocateur des forces de l’ordre est directement orienté contre l’écrasante majorité des Français. La seule analogie qui me vienne à l’esprit est celle des années de l’Occupation quand il y avait deux France et deux camps scindant la police : le camp de ceux qui privilégiaient le silence, le camp de ceux qui desservaient la cause vichyste quitte à exterminer leurs propres compatriotes. Naturellement, nous n’en sommes pas à là, mais le principe qui transparaît ne diffère que très peu de l’exemple historique évoqué. Si la police joue contre son peuple, que reste-t-il de la nation ?
Le statut des manifestants anti a lui aussi été sciemment dénaturé par ceux qui forgent actuellement l’opinion publique. En ce sens, je rejoins tout à fait les ripostes formulées par l’Abbé Guillaume de Tanoüarn, théologien et philosophe attaché au maurrassisme, lorsqu’il dit que les élites veulent nous faire confondre deux notions absolument distinctes que sont la liberté d’expression et le droit au sacrilège et, partant de là, transformer les opposants en extrémistes enclins à la rébellion gratuite. Quoi qu’on veuille nous dépeindre, ces jeunes qui sont descendus dans les rues de Paris ne sont « ni racistes, ni sexistes, ni phobistes (…) mais chrétiens ». Bon, là je retoucherais ce dernier terme en le remplaçant par héritiers du judéo-christianisme, ce serait peut-être plus réaliste et correct par rapport aux athées ! Le temps est venu de tirer toutes les conséquences possibles de cet engagement avant tout spirituel, c’est-à-dire rompre l’os de la dictature intellectuelle à laquelle on nous condamne et extraire la substantifique moelle d’un héritage qui a été trop longtemps voué aux oubliettes comme démodé. Il ne s’agit pas de tomber dans l’exaltation un tantinet maladive d’une Frigide Barjot. Ni Frigide ni Barjot, scandaient avec humour les manifestants. Mais il ne s’agit pas non plus de faire passer le militantisme carrément tordu d’une Caroline Fourest qui pour un rien ferait de l’homosexualité un sujet digne de l’Holocauste. Sa manie de victimiser les homos se doublant en plus d’une vive critique du FN et de l’UMP, on se demande si le choix personnel de chacun n’est pas pour elle un beau prétexte de mener son propre combat politique.
Commanditant des provocs particulièrement dégoûtantes, réclamant la prison ferme pour ceux et celles qui se refusent à obtempérer sur la voie publique, renforçant les mesures de répression disproportionnées, le PS croit peut-être sauver un pouvoir miné par le manque de confiance croissant des Français. Je dois dire que M. Hollande s’y prend d’une façon bien curieuse …
En réalité, la France est un pays avant tout droitisant, pour ne pas dire un pays de droite. Si l’on comptabilise les sympathisants UMP et FN, on s’aperçoit très vite que le PS est très-très loin d’avoir la majorité. C’était déjà vrai au moment de la course à la présidentielle. Ca l’est à plus forte raison aujourd’hui. Ce constat est très important car il constitue en soi un pronostic de taille. Ce printemps français comme l’ont déjà baptisé certains experts clairvoyants pourrait se clore par deux dénouements possibles :
- Celui d’un printemps transitoire annonciateur d’un été très-très chaud. Ce scénario pourrait – je dis bien cela au conditionnel par prudence – dégénérer en guerre civile marquée par la chute du Président et la révision du droit constitutionnel.
- Celui d’un hiver très-très long qui ne prendra fin qu’avec le rejet définitif des mesures d’austérité et de fortes revendications socioéconomiques.
Dans les deux cas, la dictature intellectuelle socialiste ouvre la voie à des bouleversements sociaux cruciaux. Tout est question de temps et de case départ : revendication sociétale ou purement économique en premier lieu… La manif contre le mariage pour tous n’est qu’une première étape dans la longue et douloureuse reconquête de l’identité française.

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