TOUT EST DIT

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dimanche 17 mars 2013

Le héros de Sarkozy ? Sarkozy !

Que Nicolas Sarkozy, en interdisant par le terrorisme intellectuel d’établir un bilan du sarkozysme, affaiblisse la droite républicaine, voilà qui ne fait aucun doute. Reconstruire un projet politique, faire émerger dans l’opinion un présidentiable crédible (y compris... Nicolas Sarkozy lui-même), ça exige un minimum d’analyse, de sens critique, de retour en arrière, d’examen de l’histoire telle qu’elle s’est construite entre 2007 et 2012. 

  
À l’instant précis de sa défaite, l’ex-président de la République a interdit, avec l’aide de Jean-François Copé, toute tentative d’introspection, de réflexion, de mise en perspective de son quinquennat. Quiconque s’y osait était aussitôt qualifié de « traître ». Mais traître à qui ? À un perdant ? Mais traître à quoi ? À une ligne droito-droitière insufflée par Patrick Buisson et en rupture radicale avec ce qui reste à droite de l’héritage gaulliste ? Nicolas Sarkozy est trop fin stratège pour ne pas savoir que l’ensemble des prétendants à la direction de la droite (Fillon, Copé, Bertrand, NKM, Le Maire, Baroin et, à coup sûr, j’en oublie) n’a d’autre choix, s’ils entendent un jour s’imposer, que d’exercer un droit d’inventaire. Il le sait et il résiste. Sarkozy résiste parce qu’il ne supporte le moindre doute à son égard. Défaite ou pas, son ego est toujours aussi démesuré. 
  
C’est d’ailleurs le principal enseignement que l’on tire du passionnant article d’Yves de Kerdrel dans la dernière livraison du magazine Valeurs Actuelles. Sous le titre « dans la tête de Nicolas Sarkozy », le directeur du très droitier hebdomadaire a réussi l’exploit journalistique de faire parler l’ex-chef de l’État — qui s’y était refusé depuis le soir du second tour de l’élection présidentielle. La presse, les télés, les radios et les principaux sites d’information ont abondamment — et c’est fort légitime — commenté ces quelques confidences consenties à mon confrère Kerdrel. En particulier celle-ci : si Nicolas Sarkozy déteste désormais le milieu politique et ne veut plus en faire partie d’aucune façon, il consentira à se représenter, à faire dont en quelque sorte de sa personne à la France, si jamais il entend monte l’appel d’un peuple désespéré de l’incurie d’un personnel politique auquel lui, désormais, n’appartient plus. Le recours Sarkozy. Peut-être... À voir, observer et commenter. 
  
Qu’on m’autorise toutefois une remarque : si Nicolas Sarkozy préfère désormais à la fréquentation des députés et des militants celle des banquiers de New York et de Singapour qui quémandent sa vision du monde et de l’avenir — puisqu’il le raconte dans Valeurs Actuelles, partons du principe que ça doit être vrai ! —, il est un point sur lequel il n’a pas évolue — et la lecture de Valeurs Actuelles le confirme : l’égotisme.   Si nous en doutions, ce n’est plus le cas : la victoire de Francois Hollande n’a rien changé à l’affaire, Nicolas Sarkozy aime toujours autant Sarkozy Nicolas. Il en fait volontiers une sorte de héros des temps modernes. Au moins le lecteur a-t-il l’occasion de se marrer ! 
  
L’Allemagne, la traçabilité du bifteck et des... enfants, la gestation pour autrui (« bientôt, ils vont se mettre a quatre pour avoir un enfant » — la vulgarité de l’expression, mais passons, c’est aussi une signature Sarkozy), la responsabilité en économie, le conseil aux Académiciens Français (élire le peintre Pierre Soulages et le philosophe Alain Finkielkraut, pourquoi pas d’ailleurs, deux bonnes idées), l’hypothèse d’une double flambée de l’extrême droite et de l’extrême gauche — qu’il serait évidemment le seul a pouvoir entraver... Le seul, le grand, l’unique qui a réponse à tout, qui sache tout, qui puisse tout, c’est lui, Nicolas Sarkozy. 
  
On a envie de sourire. Que l’ex-président, au moins, nous l’autorise. 

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