TOUT EST DIT

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lundi 11 février 2013

Comme le lait sur le feu

Comme le lait sur le feu


Demain, les professeurs des écoles sont appelés à faire grève contre la réforme des rythmes scolaires. Le 5 mars prochain, la CGT et Force ouvrière, qui, dans leur histoire, ont été le plus souvent opposées, organisent ensemble « manifestations et arrêts de travail » pour protester contre l’accord social paraphé le 11 janvier dernier, entre le patronat d’une part, la CFDT, la CFTC, la CFE-CGC (cadres) de l’autre. Un accord sur la compétitivité des entreprises et la sécurisation de l’emploi que le gouvernement doit transformer en un texte législatif. Celui-ci devrait être connu dans les prochaines heures, mais ne va pas de soi, chacun des signataires craignant de voir dénaturer le compromis « historique » obtenu il y a un mois.
Le social revient donc au centre de l’actualité et au cœur des ennuis gouvernementaux. Aux tensions souvent très vives qui sont apparues à propos des grands dossiers de restructuration industrielle – Goodyear, Petroplus, PSA, ArcelorMittal… – s’ajoute la subtilité des stratégies syndicales. La CGT change prochainement de chef, et le nouveau secrétaire général, Thierry Lepaon, qui prend ses fonctions le mois prochain, hausse ainsi le ton : « Hollande s’inscrit dans la suite de Sarkozy, il considère, lui aussi, que le travail est un coût qu’il faut baisser », tacle (dans le « Journal du Dimanche ») le successeur de Bernard Thibault, dans un féroce amalgame.
L’effervescence est donc palpable, et elle inquiète jusqu’au ministre de l’Intérieur, qui a prévenu que son rôle était « le maintien de l’ordre ». Après les affrontements de la semaine dernière devant le Parlement à Strasbourg entre les ArcelorMittal et la police, Manuel Valls adresse ainsi une mise en garde, mais laisse aussi transparaître sa crainte de nouveaux troubles.
On est encore loin d’un mouvement d’ampleur, que les divisions syndicales rendent improbable pour l’instant. Mais le mécontentement qui s’exprime parmi les enseignants et une partie des représentants des salariés, réputés plutôt favorables à la gauche, a de quoi inquiéter le chef de l’État. Le terrain social est à surveiller comme le lait sur le feu. Après la glorieuse parenthèse malienne, brutal retour sur la scène intérieure.

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