TOUT EST DIT

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jeudi 27 décembre 2012

Vive le monde à venir !

Vive le monde à venir !


Où que l'on se tourne, tout semble nous porter à broyer du noir. Les Français en particulier, les Européens en général, sont désenchantés de la politique, inquiets de l'évolution économique, préoccupés par le chômage, déboussolés par la globalisation et la perte des repères. De surcroît, leur pessimisme et leur morosité contribuent à engendrer ce que les Anglo-Saxons qualifient de self-fulfilling prophecies, des prophéties qui s'auto-réalisent simplement parce que tout le monde y croit et court dans la direction annoncée.

Si, par exemple, l'opinion est convaincue que la Bourse va baisser et que les détenteurs d'actions vendent, la baisse se réalisera par la force des choses même si, objectivement, il n'y a pas de raison économique fondamentale pour justifier cette panique.
Pour que le nouveau monde naisse, il faut que le vieux monde meure. C'était déjà l'analyse de Saint Augustin face à la décadence de Rome, il y a plus de 1 500 ans. Le philosophe marxiste Antonio Gramsci reprendra la même observation, mais il connaissait ses classiques pour avoir étudié chez les bons pères !
Comme nous sommes dans une sorte de révolution au sens plein du terme, nous perdons nos repères, nos certitudes, nous ne percevons pas la signification de ce maelström et tentons de le refuser en nous y opposant. Comme l'avait constaté déjà Machiavel, dans la Florence des Médicis, il est difficile de faire des réformes car ceux qui vont y perdre sont conscients de leurs pertes tandis que les gagnants potentiels identifient mal leurs gains futurs. Ils ne se mobilisent pas pour soutenir le changement alors que les perdants freinent des quatre fers.
C'est, par exemple, ce qui amène les gouvernements à sauver des entreprises (existantes) en perte de vitesse plutôt que de soutenir des entreprises nouvelles dont on mesure mal le succès potentiel.
La psychologie collective joue donc un rôle fondamental, mais celle-ci s'alimente des peurs ou de croyances fausses, en particulier si les leaders d'opinion et notamment les hommes politiques ne sont pas en mesure « d'interpréter » le monde de manière convaincante et de proposer une vision mobilisatrice.
Par exemple, la globalisation, loin d'être vue comme une chance ou une opportunité, ou comme un défi à relever, est perçue comme une menace et pousse au repli frileux. Ou bien encore, intérêts acquis et conservatisme poussent à refuser de prendre le taureau par les cornes, même en cas de faillite retentissante (par exemple, le dramatique échec scolaire ou celui des premiers cycles universitaires).
Les « vieux » pays sont ceux qui comme le Japon, l'Italie, mais aussi la France, n'arrivent pas a affronter le monde nouveau qui naît. Il faut un nouveau pacte pour la jeunesse, celle qui fera le monde nouveau, être exigeant mais promettre et faire en sorte que, demain, le monde du travail lui sera ouvert. Faire comprendre, par une mobilisation collective, que la compétition signifie compétitivité, mais que cette dernière va bien au-delà des coûts de production et en particulier du travail.
La compétitivité, c'est aussi et surtout le professionnalisme, l'innovation, le travail bien fait à tous les niveaux et dans tous les secteurs, y compris les services. Un voyage à Londres en dit plus que de longs discours en ce domaine, tant nous avons à apprendre de nos « ennemis » préférés.

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