TOUT EST DIT

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jeudi 6 décembre 2012

Qui va payer la fracture ?

Qui va payer la fracture ?


UMP « canal historique » versus Rassemblement UMP (RUMP) : séparation de corps ou divorce ? Le groupe de députés fillonistes a été formellement constitué mardi à l’Assemblée mais l’ancien Premier ministre et Jean-François Copé ont annoncé néanmoins la poursuite de leurs discussions, au-delà de la date butoir fixée par Nicolas Sarkozy pour parvenir à une conciliation.

Les rivaux de l’UMP ont donc engagé mardi soir un troisième round de discussions, en tête-à-tête, pour tenter de trouver un accord sur la date d’un nouveau vote des militants pour élire le président de l’UMP. Ils avaient prévu de se revoir, selon leurs entourages, ce mercredi en fin d’après-midi. Les deux hommes s’étaient déjà retrouvés lundi par deux fois.

Président proclamé de l’UMP, mais contesté, Jean-François Copé propose un nouveau vote mais après les municipales de 2014. François Fillon le veut pour sa part « dans les meilleurs délais » (Présent du 4 décembre). Interrogé sur le dépassement de l’ultimatum fixé par Nicolas Sarkozy pour parvenir à un accord, l’ex-ministre de l’Intérieur et un de ses plus fidèles, Brice Hortefeux a dit sur BFMTV que le « message » de l’ancien chef de l’Etat avait « été entendu » et « son souhait concrétisé », puisque les deux hommes dialoguaient. T’as qu’à croire Grégoire !

Au lieu de tirer les leçons sur le fait que cette triste querelle de personnes reflète surtout la vacuité actuelle de gros partis qui ne sont aujourd’hui que des machines pour obtenir des places et le butin étatique sur fond d’alternance (droite-gauche) artificielle, certains commentateurs feignent toujours d’y voir une véritable crise idéologique qui profiterait dangereusement au Front national.

Exemple par Bruno Dive de Sud-0uest : «… de réelles différences existent entre l’héritier du gaullisme social et le tenant de la droite décomplexée. La querelle en cours, strictement politicienne, pourrait donc avoir au moins l’avantage de clarifier à terme les différences idéologiques entre les deux camps. De précéder quelques reclassements bienvenus. Et surtout de procéder à une analyse enfin sérieuse des raisons de la défaite de Nicolas Sarkozy, lequel est au passage une victime collatérale de cette affaire. » Ou par Michel Urvoy de Ouest-France : « Ainsi, le Rassemblement bleu marine (RBM) de Marine Le Pen propose d’accueillir tous les patriotes déçus, de droite et de gauche. Elle parie, plus encore que Jean-Louis Borloo, que la déliquescence des uns fera le profit des autres. Ouvrons les yeux ! »

Pour que le duel Copé-Fillon ce ne soit pas uniquement une course éperdue vers le pouvoir et le butin, il faudrait, comme dit Michel de Poncins, que « les deux coureurs aient des programmes différents et vraiment valables ce qui n’est pas le cas ». En fait, c’est coca-cola et pepsi-cola. Dans un entretien au Figaro, l’autre ancien Premier ministre Raffarin (proche de Copé) le reconnaît implicitement : « Les lignes politiques des deux équipes sont plus opaques. La droite forte est présente dans l’équipe Copé comme dans l’équipe Fillon. D’un point de vue idéologique, Guillaume Peltier et Eric Ciotti me paraissent assez proches. Ce n’est pas la ligne de l’humanisme libéral, qui a pourtant elle aussi des représentants dans chaque équipe. Il faudra donc un débat de clarification politique. Dans ce but, je réunis avec Luc Chatel et Jean Leonetti, ce mercredi à l’Assemblée, les 110 parlementaires qui ont signé la motion pour une France moderne et humaniste. Nous allons plaider dans l’union pour un retour à la politique avec un grand P. »

Derrière cette rhétorique de clarification et d’unité se cache la défense farouche d’un pacs, d’une alliance contre-nature, d’un melting-pot, dont la fonction principale est simplement la préservation des places et des prébendes de cette droite courbe contre l’émergence d’une force de conviction qui casserait ce système inconsistant et inefficace de propriétaires impotents du pouvoir. Raffarin le dit d’ailleurs autrement mais très clairement : « Il va nous falloir être créatifs ! Toute organisation qui assurera à la fois notre cohérence et notre mobilisation sera bienvenue.  
La mort de l’UMP, ce serait l’avenir du FN. » 
Tout est dit !

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