TOUT EST DIT

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jeudi 13 décembre 2012

Hugo et compagnie

Hugo et compagnie 


Jean-Marc Ayrault contre Depardieu (alias Jean Valjean dans Les Misérables) : le duel aurait sûrement passionné Victor Hugo. Seulement, « Jean Valjean » est devenu un acteur renommé qui, à l’entendre, a choisi sa valise plutôt que le cercueil fiscal. Depardieu, qui aime les rôles démesurés, ne peut guère prétendre au statut de bagnard en rupture de ban. Son adversaire, Jean-Marc Ayrault, n’est pas l’inspecteur Javert, même s’il roule des yeux pour impressionner les méchants capitalistes.
En revanche, une chose est sûre : il y a bien en France des pauvres, et ils sont de plus en plus nombreux. Ces « misérables » du XXI e siècle survivent, entre aumônes privées et plans d’urgence gouvernementaux, sans savoir vraiment s’ils réussiront à sortir de leur détresse. Leur avenir est d’autant plus incertain que l’Etat est pauvre et les Français, donateurs potentiels, plus démunis qu’auparavant.
Le gouvernement a annoncé qu’il compte, d’ici 2017, mettre 2,5 milliards d’euros sur la table pour éviter une paupérisation grandissante. Où trouvera-t-il cet argent ? Il y a fort à parier que les contribuables seront appelés à la rescousse, d’une manière ou d’une autre. Et, comme tous ceux qui sont abonnés au fisc n’ont pas les moyens d’aller en Belgique, ils n’auront d’autre choix que de payer.
D’emplois aidés en allocations diverses, le gouvernement tente de colmater les brèches sociales dans la coque du paquebot France, quitte à creuser d’autres trous en maniant la hache fiscale. Notre pays peine à créer de la richesse. Ce n’est pas nouveau. De gauche comme de droite, les majorités successives ont vécu d’expédients ou d’illusions, comme quand le président de la République répète que la crise de l’euro est derrière nous. Bien au contraire, nous sommes au cœur de la tempête. D’autres pays sont bien plus touchés que la France, d’accord. Mais cela ne réjouira pas les millions de pauvres et tous ceux qui craignent de le devenir.
La question est bien de savoir si la France a encore la volonté et la capacité de rebâtir une économie, faute de quoi, Marianne n’aura plus qu’à s’exiler, elle aussi en Belgique. Il reste encore de la place à Waterloo.

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