TOUT EST DIT

TOUT EST DIT
ǝʇêʇ ɐן ɹns ǝɥɔɹɐɯ ǝɔuɐɹɟ ɐן ʇuǝɯɯoɔ ùO

dimanche 11 novembre 2012

Un vrai mandat

Oui, le magnifique mandat de parlementaire est une mission à plein temps ! Non, le lourd travail d’élaboration et de vote des lois, ainsi que le contrôle de leurs effets trop souvent négligé, ne coupe pas nécessairement du terrain. Avec d’autres mots bien sûr, Lionel Jospin, au terme de sa mission sur la rénovation de la vie publique, a raison de rappeler ces évidences. Même et surtout si elles contrarient la pelote indémêlable d’intérêts croisés, de petites combines et de clientélisme à la papa devenus banals dans notre République.
Disons-le clairement : cumuler un exécutif de collectivité territoriale et une fonction parlementaire n’est pas raisonnable. Pas davantage que d’assumer un département ministériel tout en dirigeant une ville ou une région. La démocratie française s’honorerait à mettre fin à ces pratiques dépassées. Produire une meilleure législation, moins circonstancielle et plus régulièrement évaluée, ne peut être que le fait de personnes s’y engageant complètement. Les travées souvent désertées du Parlement, lorsque la télé n’est plus là, témoignent assez d’une faiblesse de notre vie politique que les citoyens commencent à bien percevoir et à rejeter. En filigrane, ce sont tout le fragile échafaudage des collectivités et l’enchevêtrement des responsabilités qui sont en cause. Les exécutifs territoriaux, faut-il le rappeler, souffrent tout autant des effets du cumul.
Le risque de perdre l’ancrage local, de s’éloigner de la réalité des Français, est souvent avancé, notamment par les sénateurs dont l’élection est indirecte. Cet argument n’est pas très convaincant. Rien n’empêche un député ou un sénateur d’aller à la rencontre des forces vives du pays, sociales, économiques ou associatives. Les parlementaires sont, en France, toujours reçus avec de grands égards. Ils en doivent autant en retour à leurs concitoyens en les écoutant, en travaillant leurs dossiers, en défendant leurs convictions… Et en votant de bonnes lois.
L’agenda infernal des cumulards, qui flatte leur ego, ne permet évidemment pas de concevoir pleinement ce rôle. Un mandat moderne devrait aussi prévoir un dispositif de réinsertion pour le parlementaire. Se trouvera-t-il une majorité pour voter pareille réforme ?

0 commentaires: