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lundi 26 novembre 2012

UMP: Juppé pessimiste sur l'issue de sa médiation

Alain Juppé ne cachait pas dimanche son pessimisme sur sa médiation entre les ennemis pour la présidence de l'UMP, François Fillon et Jean-François Copé, qu'il réunit en soirée, alors que le psychodrame a repris autour de la réunion, au siège, de la commission des recours.
Les conditions mêmes de cet arbitrage n'ont pas encore été acceptées par les deux belligérants et l'ex-Premier ministre de Jacques Chirac s'est clairement dit prêt à se retirer si ce n'était pas le cas.

"S'ils n'acceptent pas, je n'ai aucun pouvoir pour imposer quoi que ce soit. Je me place dans l'espoir de réussir même si j'ai très peu de chances", a insisté le maire de Bordeaux qui recevra toutefois les duellistes à 19H00 dans un endroit "neutre" tenu secret. M. Fillon, toujours dans la Sarthe selon un proche, devait regagner Paris en fin d'après-midi.
La commission nationale des recours, instance interne chargée des litiges électoraux et réunie depuis ce dimanche matin à 09H45, a annoncé dans un communiqué qu'elle "suspendrait" ses travaux à 19H00.
Silencieux ces derniers jours, l'ex-secrétaire général de l'UMP Xavier Bertrand a souhaité "le succès" de la mission Juppé car "jamais l'UMP n'a été autant en danger".
Si les conditions posées à sa médiation ont été acceptées par le camp Fillon, qui ne reconnaît pas la légitimité de la commission des recours de l'UMP jugée aux mains des copéistes, elles posent problème aux partisans de Jean-François Copé, toujours président proclamé de l'UMP et pour qui cette commission interne est souveraine.
Au moment même où Alain Juppé s'exprimait, la réunion de la commission nationale des recours du parti, chargée de trancher les litiges électoraux et saisie tour à tour cette semaine par M. Copé et M. Fillon, venait de démarrer au siège du parti, à Paris (XVe).
Ses huit membres - une s'est retirée car elle avait déjà siégé au sein de la commission électorale (Cocoe) qui a déclaré lundi soir M. Copé vainqueur de 98 voix, un résultat contesté depuis par M. Fillon en raison de l'oubli de trois résultats outremer -, poursuivaient leurs travaux dans l'après-midi, pro-Fillon compris. Une décision prise "à l'unanimité", selon un communiqué de la commission présidée par le copéiste Yanick Paternotte, qui a retardé la conférence de presse initialement programmée à 11H00.
Ils sont réunis à huis clos dans une salle du premier étage de l'UMP, tous les débats étant enregistrés. Ils ont débuté leurs travaux par l'examen des recours pour "irrégularités" déposés par les copéistes (Alpes-Maritimes, Nouvelle-Calédonie...), ceux des fillonistes n'ayant pas encore été reçus.
Le feuilleton UMP a connu un nouvel accès de fièvre en fin de matinée quand Eric Ciotti et Eric Berdoati, observateurs pro-Fillon des travaux de la commission, ont claqué la porte de cette instance, la jugeant illégitime. Le camp Copé, par la voix de l'avocat Francis Szpiner, a dénoncé une "désertion".
La suite des événements dépendra beaucoup de ce que la commission dira: si elle désigne un gagnant rapidement, c'en sera fini de la médiation Juppé.
M. Juppé veut convaincre dans la soirée les irréductibles ennemis d'approuver la constitution de sa commission de médiation qui, sous quinze jours et avec l'aide de personnalités indépendantes, rendrait ses conclusions pour tenter de sortir de l'impasse.
Mais Jean-François Copé semble déterminé à ne rien lâcher. Derrière les deux prétendants pour 2017, Nicolas Sarkozy "suit l'affaire de très près", selon un proche de l'ancien chef de l'Etat. Soucieux de se ménager la possibilité de revenir sur le devant de la scène, ce dernier "n'acceptera jamais qu'Alain Juppé s'empare des rênes de l'UMP", a-t-il dit. "On parle d'une réunion à trois dimanche mais en réalité il faudrait plutôt parler de réunion à quatre", même si Nicolas Sarkozy ne sera bien sûr physiquement pas présent. Le scénario de remise en selle du maire de Bordeaux en inquiète plus d'un dans le parti, même si ce dernier martèle que sa ville est "sa priorité".
En attendant, les dégâts dans l'opinion semblent importants. Dans un sondage publié dimanche par le JDD, 71% des Français et 67% des sympathisants UMP estiment que ce serait "une bonne chose" de refaire l'élection.
Les deux adversaires perdent aussi pas mal de points dans leurs rangs: la cote de popularité de François Fillon parmi les sympathisants UMP est passée de 90% avant l'élection à 86% après, les chiffres pour Jean-François Copé passant de 76% (avant l'élection) à 55% (après).
M. Fillon est jugé toutefois comme le meilleur opposant à François Hollande par 30% des Français, loin devant M. Copé (19%), qui devance toutefois son rival chez les sympathisants de droite (30% contre 28%), selon un sondage BVA pour Le Parisien.

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