TOUT EST DIT

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mardi 16 octobre 2012

Le Prix Nobel de la paix à l’UE ?



Une farce provocatrice même pas drôle 
 
« Le comité Nobel norvégien a décidé d’attribuer le Prix Nobel de la paix 2012 à l’Union européenne. » Certes, cette célèbre distinction récompense depuis 1901 une personnalité ou une communauté « ayant contribué au rapprochement des peuples ». C’était la volonté d’Alfred Nobel (1833-1896) qui après avoir inventé la dynamite (et d’autres bombes à la nitroglycérine bien plus destructrices encore) édifia une colossale fortune en commercialisant de manière industrielle ses armes de guerre. Mais en quoi, comme M. Nobel en son temps, l’UE a-t-elle contribué à la paix ces dernières années ? Elle qui n’a même pas été fichue d’empêcher les Balkans de s’embraser au moment où, suite à l’effondrement du communisme, la Yougoslavie éclatait dans une gerbe de sang ? Cette UE qui non seulement n’a rien empêché mais a dû, pour mettre fin aux conflits nés du démantèlement d’une nation multi-ethnique, appeler les Etats-Unis à la rescousse. Ces derniers ont éteint l’incendie à leur manière, peu pacifique, sous un tapis de bombes.
Mais peut-être que la distinction norvégienne s’adresse, soixante ans plus tard, aux pères fondateurs de l’UE, dont l’objectif proclamé était de mettre un terme aux guerres européennes qui depuis deux siècles déchiraient le continent et parfois (14-18 et 39-45) de façon suicidaire ? En l’occurrence ce Nobel 2012 récompense au mieux un malentendu, au pire une erreur, voire une escroquerie. L’Union européenne n’a pu exister et continuer à développer son invraisemblable machinerie technocratique que parce que l’Allemagne et la France, exténuées et exsangues, étaient enfin en paix. Et non l’inverse…La preuve par les Balkans !
Quelques remarques
Pourquoi ce Prix Nobel de la paix paraît-il si parfaitement incongru ? D’abord il intervient la semaine où l’Allemagne, pour des raisons de préséance nationale, a mis son veto au mariage pourtant souhaitable d’EADS et de BAE Systems. Une fusion susceptible de faire de ce groupe européen le numéro 1 mondial de l’aéronautique (et de la défense). L’entente cordiale entre Européens a encore quelques ratés !
Le rôle pacificateur de l’EU ? Il s’est exercé le plus efficacement au profit des spéculateurs de la finance internationale qui, effectivement, depuis trente ans, spéculent en paix sur notre continent. Une financiarisation de toutes les activités humaines qui, comme le soulignait justement Marine Le Pen, conduit les maîtres de la finance mondialisée à mener une véritable guerre sociale contre les peuples européens. Avec l’assistance juridique et le soutien logistique sans faille de l’UE. Regardez les images qui nous viennent de Grèce et d’Espagne, deux pays économiquement ravagés, où la colère des manifestants, encore sporadique, commence néanmoins à ressembler aux prémices d’une insurrection.
Et comment ne pas constater que ce Prix Nobel de la paix est attribué à une UE en plein déclin, entre paralysie et dépressions ? Une grande malade, avec plein de médecins à son chevet, dont certains se demandent si leur patiente n’est pas déjà en train de clamser ? Pour un peu il s’agirait d’une distinction à titre posthume. Avec peut-être le secret espoir que la malade soit momentanément requinquée par cette médaille faussement miraculeuse.
Autre aspect farcesque de cette nobélisation à contre-temps : elle est distribuée par un pays, la Norvège, dont le peuple, par deux fois, et contre la majorité de ses élites, a refusé d’enter dans l’Union. Là se trouve d’ailleurs en grande partie l’explication de ce Nobel de la paix un rien burlesque. « Les eurosceptiques dénoncent une décision politique de la part d’un comité dirigé par le très europhile Thorbjorn Jagland. » En quelque sorte une intrigue clanique entre politiciens norvégiens… Pour ce qui est de leurs compatriotes, un sur quatre seulement approuve ce choix contesté. Mais après tout, ce Prix Nobel 2012 n’est pas plus ridicule ni plus scandaleux que celui de 2009, décerné à Barack Obama. Toujours par le même Jagland, sorte de torche funèbre, au pays des icebergs, du conformisme idéologique et de la pensée unique pro-européenne…
Mort aux États-Nations !
Ceux qui trouvent excessif le mot « guerre », même sous une forme métaphorique, devraient lire le manifeste signé par Daniel Cohn-Bendit et l’ancien Premier ministre Belge Guy Verhofstadt, Debout l’Europe. Il s’agit bien, au nom des idéaux européens, d’une déclaration de guerre totale aux Etats-nations. Les auteurs d’ailleurs le reconnaissent : « L’offensive est la meilleure défense. » Voici quelques aperçus de cette « attaque frontale » déclenchée par les deux compères euromondialistes contre le fait national, et dont le postulat est le suivant : « Soit nous œuvrons à une Europe véritablement fédérale. Soit nous en restons aux Etats-nations, et l’émergence d’une Europe-puissance dans le monde globalisé du XXIe siècle est irrémédiablement compromise. » Une assertion que les deux auteurs vont nous canonner tout au long de leur manifeste. « Demain, seule une Europe intégrée pourra encore jouer un rôle significatif (…) Dans la mesure où la globalisation est irréversible, l’intérêt des citoyens d’Europe ne peut être garanti que par une Union européenne forte. » Celle-ci prenant racines dans les cendres encore chaudes des Etats nationaux enfin pulvérisés, dont l’existence têtue indignent nos deux lascars. « Le fait, dans ce monde, que la décision politique appartienne encore aux Etats nationaux est un paradoxe insupportable (…). Ce paradoxe ne pourra être éliminé qu’en internationalisant la décision politique. » Et pour jeter les bases de ce gouvernement mondial : « Nous pourrions commencer par convertir les différents sièges occupés par les Etats membres en un siège unique de l’Union européenne au Conseil de sécurité des nations unies, à la Banque mondiale, au Fonds monétaire international et dans toutes les autres organisations internationales. » Dépouiller les nations de toutes leurs prérogatives, l’Etat-nation étant désormais « un concept stérile ».
Cette transfusion leur paraît également nécessaire pour sauver un euro qui ne pourra survivre « que si l’on établit une Union fédérale dotée d’un gouvernement européen élaborant la politique économique, budgétaire et fiscale, tout en étant capable de la faire respecter par les Etats membres… ». Un fédéralisme sous rouleau compresseur. Les contempteurs de l’UE, ces « fascistes », ne font que « recycler de vieilles rengaines nationalistes, conservatrices et populistes. Ils voudraient compartimenter les peuples derrières des frontières nationales étanches ». Un « délire nationaliste » qui est « le symptôme de leur inadaptation fondamentale au monde multiculturel contemporain ».
Déclaration de guerre civile
Foin des nations et des frontières : « Seuls existent des êtres humains qui ont les mêmes droit fondamentaux… » L’homme unidimensionnel, sans caractéristiques autres que celles de l’espace économique où il travaille. En conséquence de quoi, et au nom de l’UE, Cohn-Bendit et Verhofstadt sonnent la marche en avant : « Battons-nous contre les nationalistes, les conservateurs et les populistes. » Anéantissons-les ! Et « réjouissons-nous du multiculturalisme des sociétés (…). Le multiculturalisme de la société moderne est désormais un fait avéré ». Cohn-Bendit, du haut de son minaret mondialiste, en est le prophète tonitruant. Comme il l’est tout aussi bruyamment de l’immigration et du brassage des peuples. « C’est grâce à l’immigration que l’Europe pourra maintenir sa prospérité. » Donc, « tournons le dos aux vieilles lunes nationalistes et sécuritaires. » Vive l’immigration, son multiculturalisme apatride et l’insécurité galopante qui en découle…
Et surtout, que l’UE ne soit pas « une confédération de nations indépendantes ». Ce serait, horreur, du souverainisme camouflé. « Plutôt que des nations unies européennes, nous avons besoins des Etats-Unis d’Europe, c’est-à-dire une Union fédérale avec un pouvoir fédéral et des règles fédérales. » Foulons aux pieds toute tentation « d’identité nationale », celle-ci n’étant que « le nouveau visage du nationalisme. Le dernier habillage de la vieille idéologie nationaliste ». Jetons dans les poubelles de l’histoire « la rhétorique pathétique du patriotisme (…). L’avenir de l’Europe sera post-national ou ne sera pas ». L’Europe fédérale ou le néant…
Voilà quel genre de « paix européenne » ce jury composé de politiciens norvégiens au rancart vient de nobéliser… Une UE qui veut, pour asseoir sa toute-puissance, désintégrer « pacifiquement » les Etats-Nations.

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