C'est le supplément d'âme (laïque) imprévu de cette rentrée. La volonté affichée hier par Vincent Peillon de dépasser la seule « instruction civique » pour insuffler une « morale laïque » aux élèves et le rappel qu'une « refondation de l'école républicaine » - autre objectif du ministre - passe par le retour de valeurs donnent de la hauteur à un dossier scolaire qui, ces dernières rentrées, se réduisait à compter les postes d'enseignants manquants Mais l'affirmation de la nécessité d'un « réarmement moral » de l'école - difficilement contestable dans ses intentions - pose problème. Du côté de l'enseignement privé catholique déjà, où le terme de « laïcité » fait figure de chiffon rouge. À l'inverse, c'est la « morale » et ses relents de moralisme qui pourraient faire tiquer dans le camp laïque et à gauche. Le ministre philosophe, spécialiste des socialistes utopiques du XIXe siècle, qui est allé peut-être chercher son concept chez Durkheim et son cours sur l'éducation morale (1902), y trouvera sans doute matière à s'inscrire dans le sillon des hussards noirs de la République et à s'asseoir dans le fauteuil de Jules Ferry (que Hollande avait déjà récupéré pour son premier discours présidentiel, malgré les ambiguïtés du personnage). Accessoirement, cette annonce a aussi l'avantage de sortir du débat sur les seuls « moyens » alloués à l'Éducation nationale et de ne pas coûter cher. Mais demain, cette grande ambition intellectuelle et politique (ou cette diversion) s'effacera devant les difficultés concrètes et immédiates de la rentrée scolaire.
lundi 3 septembre 2012
Vincent Peillon garde la morale
C'est le supplément d'âme (laïque) imprévu de cette rentrée. La volonté affichée hier par Vincent Peillon de dépasser la seule « instruction civique » pour insuffler une « morale laïque » aux élèves et le rappel qu'une « refondation de l'école républicaine » - autre objectif du ministre - passe par le retour de valeurs donnent de la hauteur à un dossier scolaire qui, ces dernières rentrées, se réduisait à compter les postes d'enseignants manquants Mais l'affirmation de la nécessité d'un « réarmement moral » de l'école - difficilement contestable dans ses intentions - pose problème. Du côté de l'enseignement privé catholique déjà, où le terme de « laïcité » fait figure de chiffon rouge. À l'inverse, c'est la « morale » et ses relents de moralisme qui pourraient faire tiquer dans le camp laïque et à gauche. Le ministre philosophe, spécialiste des socialistes utopiques du XIXe siècle, qui est allé peut-être chercher son concept chez Durkheim et son cours sur l'éducation morale (1902), y trouvera sans doute matière à s'inscrire dans le sillon des hussards noirs de la République et à s'asseoir dans le fauteuil de Jules Ferry (que Hollande avait déjà récupéré pour son premier discours présidentiel, malgré les ambiguïtés du personnage). Accessoirement, cette annonce a aussi l'avantage de sortir du débat sur les seuls « moyens » alloués à l'Éducation nationale et de ne pas coûter cher. Mais demain, cette grande ambition intellectuelle et politique (ou cette diversion) s'effacera devant les difficultés concrètes et immédiates de la rentrée scolaire.
C'est le supplément d'âme (laïque) imprévu de cette rentrée. La volonté affichée hier par Vincent Peillon de dépasser la seule « instruction civique » pour insuffler une « morale laïque » aux élèves et le rappel qu'une « refondation de l'école républicaine » - autre objectif du ministre - passe par le retour de valeurs donnent de la hauteur à un dossier scolaire qui, ces dernières rentrées, se réduisait à compter les postes d'enseignants manquants Mais l'affirmation de la nécessité d'un « réarmement moral » de l'école - difficilement contestable dans ses intentions - pose problème. Du côté de l'enseignement privé catholique déjà, où le terme de « laïcité » fait figure de chiffon rouge. À l'inverse, c'est la « morale » et ses relents de moralisme qui pourraient faire tiquer dans le camp laïque et à gauche. Le ministre philosophe, spécialiste des socialistes utopiques du XIXe siècle, qui est allé peut-être chercher son concept chez Durkheim et son cours sur l'éducation morale (1902), y trouvera sans doute matière à s'inscrire dans le sillon des hussards noirs de la République et à s'asseoir dans le fauteuil de Jules Ferry (que Hollande avait déjà récupéré pour son premier discours présidentiel, malgré les ambiguïtés du personnage). Accessoirement, cette annonce a aussi l'avantage de sortir du débat sur les seuls « moyens » alloués à l'Éducation nationale et de ne pas coûter cher. Mais demain, cette grande ambition intellectuelle et politique (ou cette diversion) s'effacera devant les difficultés concrètes et immédiates de la rentrée scolaire.
Et il faudra pour le
ministre garder, aussi, le moral.
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