TOUT EST DIT

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mardi 4 septembre 2012

Mme Merkel et M Schäuble ont la mémoire courte

Il semble que le sort de l'euro, et par conséquent de l'Union européenne (UE), soit lié à celui de la Grèce : sortira ou ne sortira pas de l'eurogroupe ? Pour certains économistes, il ne s'agirait que d'une péripétie, la Grèce ne représentant que 2 % du PIB de l'UE. 

Pour d'autres, il s'agirait d'un cataclysme au niveau européen, voire mondial. Parmi les premiers, il y a nos amis allemands et leur chancelière, Angela Merkel, qui rechignent le plus à renflouer les caisses d'un Etat en faillite. Et alors ? La Californie était en faillite récemment. Personne n'a pensé à l'expulser des Etats-Unis.
Loin de moi de justifier la gabegie, le clientélisme, l'absurdité d'exemption d'impôts des popes et des armateurs, la corruption de l'alternance "démocratique" entre les clans Caramanlis et Papandréou depuis la chute de la dictature (1974). Mais que ce soit l'Allemagne et sa chancelière qui refusent au peuple grec les moyens de s'en sortir laisse perplexe. Rappelons quelques faits.
Le banquier Hermann Josef Abs obtint des Alliés, en 1951, la remise de dette de l'Allemagne de 51 % et un échéancier de paiement du solde sur trente ans. Cet énorme ballon d'oxygène a permis le décollage de l'économie de l'Allemagne occidentale. La dernière tranche de la dette allemande a été payée en 1980, à l'exception de la dette de réparation à la Grèce, que l'eurodéputé vert Daniel Cohn-Bendit a calculée à plus de 80 milliards d'euros, intérêts compris.
Un simple oubli ? Ce qui est pour le moins surprenant, c'est que l'Allemagne, qui a obtenu des conditions avantageuses pour payer sa dette, estime, selon son ministre des finances, Wolfgang Schäuble, qu'aller au-delà de deux ans pour la Grèce "ne résoudrait pas le problème".
Après la chute du Mur en 1989 et la réunification allemande en 1990, le chancelier Helmut Kohl a décrété la parité deutschemark-ostmark. L'économiste américain Jeremy Rifkin a calculé qu'à l'époque la valeur du deutschemark avait une parité de 1 à 400 par rapport à l'ostmark. Quelle merveilleuse occasion de spéculer contre le deutschemark ! Les banques européennes ont pesé de tout leur poids pour que les traders ne sautent pas sur l'occasion. Le deutschemark n'a pas été mis en danger. Cela s'appelait la solidarité européenne.
Enfin, la corruption en Grèce a existé et sans doute existe encore. Les deux cas les plus éminents sont ceux de l'attribution des marchés publics, respectivement de la téléphonie et des sous-marins grecs. Il s'agit de sommes qui dépassent les 20 millions d'euros, répercutées sur les prix de vente à la Grèce, donc payées par le contribuable grec. Les heureux gagnants de ces deux appels d'offres sont des multinationales allemandes. Sans revenir aux horreurs du passé nazi de l'Allemagne, il serait bon de rappeler à Mme Merkel et M. Schäuble que leur pays a bénéficié depuis deux générations de l'UE et que la disparition de l'euro détruirait leur économie florissante : 60 % des exportations de leur pays vont vers la zone euro.
Au risque de choquer certains de nos amis allemands, on aurait tendance à croire que le bon docteur Alzheimer n'a eu qu'à regarder autour de lui pour identifier les symptômes de la maladie qui porte son nom.

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