TOUT EST DIT

TOUT EST DIT
ǝʇêʇ ɐן ɹns ǝɥɔɹɐɯ ǝɔuɐɹɟ ɐן ʇuǝɯɯoɔ ùO

vendredi 3 août 2012

Non aux devoirs de vacances ! 


Cet article s’adresse aux parents qui souhaitent que les vacances aident leurs enfants à « repartir du bon pied » dans leurs études. Et il s’inspire d’une expérience de plusieurs dizaines d’années d’enseignement, notamment à Sciences Po Paris, qui concorde avec celle de nombreux autres enseignants de tout niveau.

Il part d’un constat très simple qui a orienté les réformes opérées par Richard Descoings, ancien directeur de cette prestigieuse école : à savoir que, si un très bon niveau de connaissances est nécessaire à la réussite, son facteur principal et son complément nécessaire sont très souvent le goût de découvrir et d’agir. En un mot, la personnalité l’emporte sur le savoir, y compris parce qu’elle le
commande et l’oriente. 

Appliquons ce principe aux vacances. Mon expérience pédagogique confirme la sainte horreur que j’avais, enfant, des devoirs de vacances. Imposés dans une période où les enseignants et les parents eux-mêmes se reposent, ils dotent le savoir d’une couleur punitive : ils risquent alors – ce n’est heureusement pas une fatalité – de produire des forçats du savoir qui ne seront plus tard, ni
des jeunes gens heureux de vivre ni de vraiment bons étudiants et encore moins, plus tard, des professionnels efficaces.

Le temps des voyages

Au contraire, les vacances doivent d’abord rassurer l’enfant sur l’amour que lui portent ses proches ; c’est la partie proprement familiale, qui « répare » éventuellement les blessures affectives de l’année. Elles sont aussi et surtout une période où l’enfant et l’adolescent s’essaient à de nouveaux environnements sociaux, d’abord à l’intérieur du milieu familial puis à l’extérieur.

Progressivement, l’adolescent pourra construire lui-même une partie au moins de ses vacances, comme une sorte d’apprentissage de la liberté : séjours familiaux, colonies puis camps de vacances et enfin – j’ai de grands souvenirs – voyages auprès puis au loin, en groupe ou solitaires…

Je viens de dire le mot important : si l’année scolaire est le temps sédentaire, les vacances peuvent être celui des voyages et de la découverte de l’étranger, celui où l’on pratique son anglais et – pourquoi pas ? – où l’on acquiert l’envie d’apprendre le chinois ! Bref, le temps d’un apprentissage de la mondialisation bien plus important que tout autre, surtout s’il motive des petits boulots de financement !

Et, pour terminer, un dernier mot : ce qui donne sens et valeur aux voyages et aux expériences des vacances, ce sont les méditations qu’elles inspirent et les lectures qui les nourrissent. Mon conseil est donc : durant les vacances, faites bouger vos enfants et glissez quelques livres dans leur sac !

0 commentaires: