TOUT EST DIT

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lundi 2 juillet 2012

En attendant «l'homme de fer»

L'heure de vérité est venue pour Jean-Marc Ayrault, qui bénéficie jusqu'ici d'une bonne cote de popularité. À lui d'en faire bon usage.

Nous savons à quoi nous attendre. Presque tout n'a-t-il pas été déjà annoncé ? Les coupes dans les effectifs des ministères -à l'exception de l'Éducation nationale, de la police et de la Justice -, les hausses d'impôts, le tri des bénéficiaires des allocations familiales, les réductions de dotations de l'État aux collectivités locales et même, si les plans sociaux continuent de dégringoler, un contrôle des indemnités chômage sur le modèle allemand.
La question reste celle du style du Premier ministre qui prononcera, demain, son discours de politique générale. Et celle de la méthodefrapper un grand coup ou procéder par étapes, en s'efforçant de masquer les suivantes, comme a semblé vouloir le faire le Président Hollande lorsqu'il a jugé «invraisemblable» la réduction de 2,3 % par an du nombre de fonctionnaires ?

Héritage
Homme paisible mais pugnace - comme on l'a vu durant quinze ans au Palais Bourbon où il a été le patron des députés PS, mais aussi durant vingt-trois ans à la tête de la municipalité de Nantes, où l'opposition centriste s'est plainte de sa «surdité» tandis que les écologistes se heurtaient à un implacable refus de freiner la construction de l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes -, le Premier ministre n'est pas un tribun. Plutôt un «débatteur». On guettera sa première passe d'armes, à fronts renversés, avec le nouveau député parisien François Fillon, un «homme de l'Ouest apaisant» lui aussi, mais désormais ouvertement candidat à la présidence de l'UMP, ce qui va le pousser à l'offensive. Cependant, après avoir fustigé «l'héritage» sarkozyste, Ayrault tentera de réveiller l'espoir pour «remettre la France en mouvement, car elle n'est pas finie, elle a un avenir !»

Sondages
Chanson connue. Ce qui le serait moins serait un langage de vérité. Habilement, Hollande et Ayrault, qui reviennent à une pratique traditionnelle des institutions de la Ve République (à l'inverse de Sarkozy qui traitait Fillon en «collaborateur») ont attendu les législatives, puis un sommet européen décisif, pour dire aux Français ce que leur disait déjà Fillon en 2007 : «L'État est en faillite».
Or, les sondages révélant que le Premier ministre bénéficie, comme son prédécesseur, d'une popularité plus élevée que celle du Président, leur disent ceci: les Français ne sont pas seulement séduits par sa discrétion. Ils ont apprécié, chez Ayrault, ses rappels à l'ordre en direction des ministres... et de la propre compagne du Président.
Quand, le 21 juin, il a «dégagé» du ministère de l'Écologie Nicole Bricq, opposée à des sondages en mer du groupe Shell alors que des centaines d'emplois Petroplus dépendent de Shell, ils ont même goûté sa brutalité. Preuve, comme l'écrivait déjà Fillon voilà six ans, que «la France peut supporter la vérité».

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