TOUT EST DIT

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lundi 4 juin 2012

La fin de l'Homme viendra-t-elle des choix de vie des femmes modernes ?

Toujours plus actives et indépendantes, les femmes sont de moins en moins pressées de trouver un mari et de faire des enfants. Leurs critères de sélection pour choisir un époux sont de plus en plus difficiles à remplir. Ont-elles aujourd'hui mieux à faire que de fonder une famille ?
La gent féminine serait le leader du nouveau millénaire, selon une étude d'Euro RSCG sur la "génération millénium", celle des jeunes hyperconnectés mobiles, multiculturels et spécialistes des réseaux sociaux.
Selon l’enquête, l’égalité des genres serait unanimement reconnue (bien que son application soit encore imparfaite), les femmes de plus en plus éduquées, riches, puissantes, et l’idée d’un retour à la femme au foyer soumise apparaîtrait comme grotesque aux yeux de cette génération… Les hommes, au contraire, perdent de leurs privilèges au profit des femmes. Le phénomène est si important que la majorité des futurs parents préféreraient avoir une fille s’ils pouvaient choisir le sexe de leur enfant !
Une toute récente étude de l'Université du Texas tire la sonnette d'alarme : les femmes n'ont plus le temps de fonder une famille. Mais avant tout, elles n'en ont plus suffisamment l'occasion. La cause ? Une pénurie d'hommes à l'Université. La gent féminine s'approprie en effet l'essentiel des diplômes : 57% des Baccalauréats et 60% des Masters.
Les couloirs des facs sont donc arpentés par de moins en moins d'hommes. Et comment fonder un foyer sans avoir d'abord trouvé son alter ego ? Face à cette pénurie d'hommes, les jeunes femmes se désintéressent du flirt et préfèrent se concentrer sur leurs étude et leur carrière professionnelle.
Un phénomène la plupart du temps inconscient. Mais les chiffres sont là : moins il y a de célibataires dans un état américain, plus les femmes ont de hauts salaires et moins elles font d'enfants.
Les chercheurs ont donc fait un petit test. En lisant de faux articles d'actualité sur la population estudiantine, ils ont fait croire aux femmes qu'il y avait plus ou moins d'hommes sur le campus. Lorsqu'elles pensaient trouver peu d'hommes à l'Université, les femmes devenaient plus motivées à poursuivre des carrières ambitieuses qu'à fonder une famille.
"Les femmes réalisent qu'il sera difficile de s'installer et de fonder un foyer", explique de chercheur en marketing Vlad Griskevicius, qui ajoute : "l'effet était le plus fort chez les femmes ayant peu de chances de sécurité un partenaire à long terme : celles qui se jugent moins désirables."
Il y a donc un "paradoxe sexuel" engendré par le développement économique et éducatif des femmes. "Les femmes ont une meilleure éducation et poursuivent des carrières plus lucratives quand elles ne peuvent pas trouver de mari, mais l'effet ironique est que la difficulté de trouver un mari ne va faire que s’accroître alors que les femmes deviennent plus éduquées et gagnent de plus hauts salaires", explique Kristina Durante, chercheur en marketing et co-auteur de l'étude.
"Les critères de choix du partenaire masculin se font plus difficiles, et sont de plus en plus difficiles à atteindre à mesure qu'une femme devient plus éduquée et puissante, ce qui diminue le nombre de partenaires possibles. ", "Plus que jamais au paravent, les femmes modernes sont forcées de faire des choix difficiles, comme faire passer le tailleur avant le bébé", conclut la recherche.
L'écrivain Kate Bolick signait récemment une tribune dans The Atlantic, sur ce thème : s'instruire ou se marier, il faut choisir. Selon l'auteur, Les femmes, font aujourd’hui de longues études, et deviennent financièrement indépendantes. Dans ces conditions, le nombre d’hommes qu’elles pourraient épouser s'est réduit comme peau de chagrin.
Mais l'écrivain va plus loin : selon elle, les partenaires potentiels doivent absolument être plus éduqués et avoir un salaire supérieur aux femmes. Celles qui opteraient malgré tout par amour pour un homme gagnant moins qu'elles s'exposeraient à un mariage malheureux ! Un point de vue pour le moins sexiste ...
L'auteur parle de "marché romantique" appauvri, mais se félicite de l'opportunité de "reconnaître la fin du mariage traditionnel". "Aussi longtemps qu'on refusait aux femmes les mêmes opportunités éducatives et financières que les hommes, elles étaient obligées de "trouver un mari" – que ferait-elles d'autre seules ? Maintenant que nous pouvons prendre en charge notre propre statut et notre sécurité, et sommes donc libérées de la nécessité des hommes, nous somme slibres de les aimer davantage, au du moins de façon moins intéressée, ce qui est le but de l'amour, non ?".
Mais tout le monde n'est pas de cet avis. Un article du New York Times qualifie cette thérie "d'absurde" : "Pour une femme qui cherche à concilier vie personnelle satisfaisante et sécurité économique, il n’y a jamais eu d’époque plus favorable pour faire de hautes études", avance même l'auteur, Stephanie Coontz.
Au contraire, l'impossible conciliation entre vie professionnelle et vie de famille est un problème ancien, en voie d'extinction : " Pendant plus d’un siècle, les femmes ont été obligées de choisir entre les études et le mariage ", " Parmi les Américaines  qui ont obtenu un diplôme supérieur avant 1900, plus des trois quarts sont restées célibataires ".
La raison : les préjugés masculins, qui enfermaient le rôle d'épouse dans une définition très stricte. Les femmes éduquées n'étaient pas perçues comme des mères de famille potentielles, en raison de leur "caractère indépendant, qui les empêchait d’aimer, d’honorer et d’obéir comme une épouse le devrait". Entre les années 40 et 70, les hommes ont donc essentiellement épousé des femmes de classes sociales inférieures à la leur.
Une tendance en régression depuis la libéralisation des années 70. A l'inverse, le niveau d’éducation est devenu une des qualités principales convoitées par les hommes pour leur future épouse, comme le montre une récente étude. "Vers 30 ans, une femme qui a fait des études supérieures a beaucoup plus de chances d’être mariée que dans n’importe quel autre groupe social. Dans presque 30% des couples, la femme a fait plus d’études que son mari, contre 20% où l’homme est toujours le plus diplômé" note Coontz.
Ces mariages ne sont pas plus malheureux que les autres, bien heureusement. Au contraire, dans un couple dans lequel la femme est plus éduquée, le partage des tâches ménagères serait plus équitable, selon certaines recherches. Le Boston Globe encourage même les femmes éduquées à se marier, car avoir un statut supérieur à son mari fournit une sécurité supplémentaire au sein du couple : "Le pouvoir économique dans le mariage est très important. Aujourd’hui si elle la femme n’est pas heureuse dans son mariage, elle peut partir. Cette indépendance est un vrai progrès."



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