TOUT EST DIT

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samedi 5 mai 2012

François Sauvadet : "Est-ce qu'on peut voter pour une catastrophe ?"

Le patron du Modem a fait, selon vous " le choix de l'incohérence " en  choisissant François Hollande. Comment l'expliquez-vous ?
Il s'est laissé entraîner par ses sentiments personnels. François Bayrou a une aversion, une amertume contre Nicolas Sarkozy. Ce n'est pas le même style d'homme. L'un est dans l'action, l'autre dans la réflexion. L'un est acteur, l'autre est commentateur. Cela fait des années que Bayrou ne s'est pas confronté aux événements ni à la décision politique. François était devenu spectateur du match France, quand nous avons décidé d'être acteurs aux côtés de Nicolas Sarkozy. Mais Je n'imaginais pas qu'il serait dans un tel renoncement à ses valeurs. Au pire, je pensais qu'il serait dans le "ni ni" ? Il y a dix jours, dans Marianne, il disait que le programme de Hollande était une catastrophe et le voilà qui dit qu'il vote pour lui. Franchement, est-ce qu'on peut voter pour une catastrophe ? Je m'étonne qu'il y ait chez lui une tel renoncement à ses convictions. La vie politique doit être fondée sur la raison. Cela me fait de la peine. Ce n'est pas le " prix du président de la République" qui se joue ! c'est le destin d'un pays !
Qu'allez-vous faire ?
J'avais un rêve : la recomposition du centre avec lui. Combien de fois lui ai-je lancé un appel. Combien de fois lui ai-je dit : " Reviens François, le temps des retrouvailles est possible ! " Aujourd'hui ce n'est plus possible. Je ne referai plus le bout de chemin avec lui. En 2007, ce fut une déchirure entre nous, maintenant, c'est une rupture. Je ne vois pas ce qu'il va faire pour les législatives. Va-t-il appeler à voter pour des socialistes ? Ce sera un chemin de croix pour lui. De notre côté, nous allons continuer à travailler, comme je l'ai dit, à un rassemblement des centres, mais dans la clarté des alliances et dans la filiation à l'ex-UDF. J'ai envie d'y travailler activement, avec l'idée de refonder un mouvement et de m'y consacrer à fond.
N'avez-vous pas été gêné par le tournant de la campagne de Nicolas Sarkozy après le second tour ?
Ceux-là mêmes qui pointent du doigt une pseudo-dérive droitière dans sa campagne sont ceux-là mêmes qui mettent le Front national au milieu du jeu. Jamais je n'ai battu et ne battrai en brèche mes convictions. Quand Nicolas Sarkozy dit qu'il faut mieux nous protéger à nos frontières parce que les accords de Schengen ne marchent pas bien, je suis d'accord. Quand il dit qu'il faut contrôler les flux migratoires, cela me va.
La disparition de certains services publics n'explique-t-elle pas la montée du FN ?
Il y a un sentiment d'abandon dans les zones rurales, un sentiment de ne plus être entendu, écouté, reconnu, qui explique le vote Front. Mais la gauche est largement responsable de ce climat. Cela fait dix ans qu'elle agite des peurs infondées. Dans ma circonscription, la gauche a agité le spectre de la fermeture des sous-préfectures, des collèges ruraux. Ces services publics n'ont pas disparu. J'avais en 2007, deux cents gendarmes, j'en ai aujourd'hui cent quatre-vingt-dix-huit. J'avais il y a cinq ans mille neuf cent soixante employés dans les hôpitaux, j'en ai 1 % de plus aujourd'hui. La gauche a accrédité la thèse que toute réforme était une menace. Elle est coupable d'une campagne de désinformation qui a eu une portée là où des élus de la majorité n'ont pas toujours assumé la politique du gouvernement. Moi, j'ai assumé, j'ai été courageux et j'ai été réélu. La gauche ne reviendra pas sur la réforme de la carte judiciaire, sur la réforme du Pôle emploi, sur la réforme des armées. Elle l'a combattue pourtant ! Quant à dire, comme M. Hollande, qu'il va récréer soixante mille postes de fonctionnaire, c'est de la folie furieuse. Personne n'y croit, pas même les syndicats.

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