TOUT EST DIT

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lundi 16 avril 2012

Le plébiscite avant le vote 
 
C’est le temps des démonstrations de force, du roulage de biscotos. La guerre des images et des symboles qui se poursuit. Il s’agit de se faire acclamer, porter en triomphe, bander ses muscles de lutteur caucasien. Le plébiscite avant le vote.
Alors, Hollande, combien de divisions? Et Sarkozy? Et Mélenchon? Bien sûr, c’était ça la question du week-end. La seule. Rien sur le fond, tout sur la forme. Celle de la foule.
100 000 personnes sur l’esplanade du château de Vincennes pour soutenir le candidat socialiste, nous dit-on, et autant place de la Concorde pour porter celui de l’UMP. Comptes précis, formidablement symboliques. C’est extraordinaire tout de même, les hasards comptables. Et cette fois, pas de chiffres de la police pour recadrer tout ça. C’est dommage.
Surtout montrer qu’on n’est pas seul. L’homme politique, et a fortiori quand il est candidat, déteste se montrer seul. C’est assez compréhensible. Il lui faut la foule autour de lui, une immense foule pour crédibiliser sa stature. Légitimer son titre de personnage public qui ne s’appartient plus, qui est devenu une création collective.
On sait bien que les participants à ces immenses meetings sont des militants venus par centaines de bus et de trains spéciaux spécialement affrétés par les partis. Qu’ils constituent une «claque», comme on dit au théâtre, un public captif et convaincu. Mais ça n’a aucune importance.
L’image toujours plus importante que le discours. Celle d’une communion parfaite, d’une symbiose, d’une adhésion sans faille. Compter sur l’effet de masse et la retransmission de ces images par les télés pour que l’énergie devienne contagieuse. Et puis impressionner l’adversaire, prendre des airs de casseur d’assiettes.
C’est quand les gens deviennent des peuples qu’ils sont impressionnants. Chaque candidat, de Nathalie Arthaud à Marine Le Pen pour balayer tout l’échiquier, s’adresse donc au «peuple de France» quand il se retrouve face à ses militants. Faisant semblant de l’oublier. L’oubliant peut-être.

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