TOUT EST DIT

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jeudi 19 avril 2012

L'avertissement de Sarkozy aux électeurs du FN

Le président-candidat a répété plusieurs fois que le vote Le Pen servirait Hollande.
Dans les derniers mètres avant la ligne d'arrivée, le candidat Sarkozy a choisi de parler aux électeurs tentés par le vote Front national. Mercredi matin, sur BFMTV, Nicolas Sarkozy a expliqué qu'un vote pour Marine Le Pen revenait à «envoyer un coup de pied dans la fourmilière et, a-t-il ajouté, à l'arrivée, on a les socialistes, plus d'impôts, plus de taxes». Dans l'après-midi à Arras, au cœur des terres de la France du non, le président-candidat a multiplié les appels du pied aux électeurs du Front national.

«On va pouvoir s'expliquer»

Choisissant d'improviser - comme il le fait à chaque fois lors de ses déplacements -, il a rappelé ses positions sur l'immigration, la défense d'une Europe des frontières, la lutte contre l'assistanat, le combat pour la laïcité, citant la burqa et les horaires de piscine qui doivent être «les mêmes pour les hommes et les femmes». «Le vote pour Jean-Marie Le Pen a bien servi François Mitterrand pendant deux septennats, et le vote Marine Le Pen servira François Hollande», a-t-il mis en garde. Nicolas Sarkozy le sait, c'est dans ces dernières journées que la cristallisation des votes extrêmes se fait. D'où son appel réitéré, d'estrade en estrade, à la majorité silencieuse.
Cet appel est d'autant plus ardent qu'il se fait sur fond de prédictions des sondages toujours aussi difficiles. Qui a raison? Les sondeurs ou le terrain? Nicolas Sarkozy et ses proches ne cessent de le répéter: ils ne peuvent pas imaginer que la mobilisation qu'ils constatent dans toutes les réunions publiques ne se traduise pas dans les urnes, dimanche prochain. «Je n'avais jamais vu en trente ans une telle mobilisation de notre électorat, un tel ras-le-bol de ce qu'on voudrait leur imposer, de la pensée unique et des prévisions», a expliqué Nicolas Sarkozy mercredi matin sur BFMTV. «Il reste trois jours, attendons tranquillement», a-t-il ajouté, en refusant de commenter des sondages. «Peut-être que François Hollande sera élu président dès le premier tour…», ironise son conseiller Henri Guaino. Certes, le même Guaino, qui fit sa première campagne avec Jacques Chirac en 1988, largement battu par François Mitterrand, se souvient peut-être que le candidat de l'époque faisait, lui aussi, salle comble. «C'était une très mauvaise campagne, et il ne faisait pas un meeting par jour», corrige un conseiller.
Dans ces derniers jours, malgré la fatigue, Nicolas Sarkozy veut donc essayer de renouer avec la dynamique interrompue par le gel des temps de parole, il y a trois semaines. Le dernier rendez-vous télévisé, sur TF1 jeudi soir, sera certainement décisif. «La leçon de ce premier tour, c'est que Nicolas Sarkozy décolle dans les sondages quand il multiplie les grandes émissions télévisées, et qu'il retombe quand on lui coupe la parole», résume l'un de ses très proches conseillers. «C'est une course de haies, mais les haies qu'on me demande de sauter sont plus hautes que les autres», a confié récemment Sarkozy à ses proches. Puisque les règles sont plus drastiques qu'en 2007, le candidat Sarkozy attend en réalité avec impatience le deuxième tour, et le retour à un temps de parole libéré des contraintes du CSA. «Enfin, on va pouvoir s'expliquer», glisse Sarkozy.
En attendant, il n'est pas question de parler d'autre chose que des thèmes du premier tour. L'allusion faite ce mercredi matin, sur BFMTV, à l'annonce possible du premier ministre qu'il pourrait choisir s'il était élu «n'est pas le sujet», rectifie un proche du chef de l'État: «Nicolas Sarkozy a simplement voulu indiquer que tout était ouvert, mais son idée n'est pas d'annoncer un ticket», jure un membre de son entourage.

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