TOUT EST DIT

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mardi 24 avril 2012

Fillon : «Le match Sarkozy-Hollande, c'est maintenant !»

Pour le premier ministre, le premier tour de la présidentielle montre qu'«il n'y a pas de réelle envie de gauche».
 - La victoire de Nicolas Sarkozy le 6 mai est-elle encore possible?
François FILLON. - J'ai toujours dit que cette élection serait très serrée. Tout était fait depuis des mois pour convaincre les Français que les jeux étaient faits d'avance, que c'était plié. Or, après cinq ans de bombardements intensifs anti-Sarkozy, après une crise qui a provoqué la chute de plusieurs gouvernements européens, après une campagne d'une violence inouïe contre le bilan et le président, il n'y a que 1,4 point d'écart entre Nicolas Sarkozy et François Hollande! C'est la démonstration qu'il n'y a pas de réelle envie de gauche.
La poussée du vote FN vous inquiète-t-elle?
Ce vote protestataire est l'expression de souffrances, d'un mal-vivre, d'une grande inquiétude sur l'identité française et la capacité des vieux pays européens à résister à la mondialisation. Il faut apporter des réponses à cela. C'est ce que fait Nicolas Sarkozy depuis le début de cette campagne. Ses réponses sont plus crédibles que celles de François Hollande, que ce soit sur la sécurité, l'immigration ou la protection des Français dans un contexte de mondialisation.
Malgré tout, Nicolas Sarkozy n'a pas réussi à siphonner les voix FN dès le premier tour, comme il l'avait fait en 2007. Est-ce un constat d'échec?
Mais, entre-temps, il y a eu la crise! Regardez ce qui s'est passé dans la quasi-totalité des pays européens: les gouvernements en place ont été battus! Et dans un grand nombre de pays, on a assisté à la hausse d'un vote de protestation. La France par rapport à ces pays résiste mieux. Ce vote protestataire nous renvoie à la nécessité d'aller plus vite dans la mise en œuvre des réformes. Et il nous concerne tous, à droite comme à gauche.
Le conseiller du président, Patrick Buisson, répète que le centre de gravité du pays s'est déplacé à droite, ce que vous avez toujours contesté. Le premier tour valide-t-il son analyse?
Les Français qui expriment un vote de protestation se moquent éperdument de la droite, de la gauche ou du centre! Ils expriment un ressenti des difficultés de leur vie. La campagne qu'a faite Nicolas Sarkozy au premier tour n'était ni à droite, ni à gauche, ni au centre. Il n'en changera pas au second tour. Il s'agit désormais d'aller à l'épreuve de vérité avec le candidat de gauche, et non pas de zigzaguer pour aller chercher tel ou tel électeur. Ce serait contraire à l'esprit de la Ve République.
Quelle sera votre stratégie entre les deux tours? Comment s'adresser à la fois aux électeurs de Marine Le Pen et de François Bayou?
Il faut parler au peuple français! J'ajoute que Nicolas Sarkozy est le seul qui soit réellement engagé sur la réduction des déficits, tandis que François Hollande a annoncé une série de dépenses nouvelles. Sur la question européenne, le candidat PS remet en cause les engagements européens de la France et les traités. Et son nouvel allié, Jean-Luc Mélenchon, disait dès dimanche soir qu'il fallait casser l'axe franco-allemand! Le seul qui incarne un projet européen fort, c'est Nicolas Sarkozy. C'est donc lui qui répond le mieux aux attentes des centristes. Moi-même, je n'ai d'ailleurs jamais cessé de dialoguer avec les centristes. S'agissant des attentes des électeurs du FN, Nicolas Sarkozy est plus crédible sur l'immigration, la sécurité et la lutte contre les délocalisations. Comme sur la lutte contre les communautarismes et le refus d'accorder le droit de vote aux étrangers non communautaires aux élections locales. Pour résumer, le président ne variera pas de stratégie, comme il n'a jamais varié depuis le début de sa campagne.
Redoutez-vous que le 6 mai se transforme en référendum anti-Sarkozy?
On a déjà présenté le premier tour comme un référendum contre Nicolas Sarkozy ; il ne s'est pas produit! Je crois que les Français veulent le match, dans toute sa vérité. Le match, c'est maintenant! C'est pourquoi Nicolas Sarkozy a proposé trois débats. Il attend avec impatience la confrontation avec un candidat socialiste qui a basé toute sa stratégie sur le «Sarko-bashing», le rejet du président. Ça n'a pas marché. Lors de cette confrontation attendue des idées et des personnalités apparaîtra clairement la détermination du président, son autorité, sa capacité à assumer la fonction de chef d'État dans la crise. Ce qui ne sera pas le cas pour François Hollande.
En cas de défaite de Nicolas Sarkozy, quelle position prendrez-vous, au soir du deuxième tour?
Dans tous les cas de figure, ma position sera la même: j'appellerai à l'unité de la majorité pour conduire la bataille des législatives.

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