TOUT EST DIT

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samedi 3 mars 2012

Une présidentielle à fond la méforme 


Dans ce tohu-bohu qui vire à la bagarre de cour de récré, on voudrait dire aux candidats à la présidentielle de mettre les pouces. Hélas, l’outrance n’est plus l’apanage des extrêmes. “Sarkozy et Hollande prennent les Français pour des couillons”. Diantre, voilà le distingué Dominique Galouzeau de Villepin qui se met à parler comme maître Panisse dans la partie de cartes de Pagnol. Le modéré François Bayrou sollicite Audiard et son “déconnomètre” et l’austère Eva Joly “emmerde” une Corinne Lepage peut-être plus verte qu’elle… Et là, on se dit que tout le monde surjoue. Hollande enfariné ou Sarkozy accueilli avec des œufs sur la tête à Bayonne donnent à voir une image burlesque, dans la tonalité de cette course à l’Élysée où procès d’intention et surenchères parasitent discours et idées. On n’est plus dans le jet de boules puantes, ces coups sournois, mais dans un concours de taloches que l’omniprésence médiatique exacerbe. Dans ce brouhaha tragicomique, des voix lointaines et raisonnées parviennent à nos chastes oreilles. À droite, Jean-Paul Delevoye, ancien médiateur de la République, juge la campagne “pas à la hauteur des enjeux”, dénonçant la perte du sens collectif dans notre pays. À gauche, Rocard, vieux sage et vétéran de 22 campagnes, voit là “un esprit futile au regard des dangers, une imbécillité politique collective et un ballet de prestations de candidats déconnectés du fond.” Mais la forme, n’est-ce pas un peu le fond qui remonte à la surface ? C’est bien le problème…

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