TOUT EST DIT

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vendredi 17 février 2012

Pourquoi la Grèce ne sortira pas de la Zone Euro

La question est sur toutes les lèvres, doit-on garder la pauvre Grèce au sein de la puissante Zone Euro ?
Commençons par rappeler que tous les pays intégrant l’Union Européenne s’engagent à intégrer la Zone Euro par la suite lorsque que les paramètres macro-économiques sont au vert. Seuls le Royaume-Uni et le Danemark ont obtenu une dérogation pour ne pas se sentir obligé…
La Zone Euro compte désormais 17 membres et il en reste donc une bonne dizaine à intégrer. Parmi ces pays, certains possèdent des économies peu glorieuses à l’instar de la Grèce. La Roumanie, l’Ukraine, la Hongrie, la Bulgarie (pour ne citer qu’eux.) ne sont pas non plus ce que l’on pourrait appeler des foudres de guerre économique…
Le constat étant fait, il est clair que la Zone Euro pourrait être une nouvelle fois la proie des marchés financiers si ces pays venaient à intégrer la Zone et principalement en raison du taux de change de l’Euro.
L’Allemagne s’accommode parfaitement d’un fort taux de change car elle produit des biens à forte valeur ajoutée alors que la Grèce, où la Roumanie, auraient bien plus de mal à s’en accommoder. En effet, il est difficile d’être compétitif avec l’Euro lorsque l’économie est basée sur la production d’huile d’Olive et le tourisme autour des vestiges de l’époque de la grande Sparte…
Alors que devons nous faire ? Couper le pied avant que la gangrène ne se propage ? Ou bien tenter de trouver un remède en prévision de nouvelles attaques fort probables lors de l’intégration du reste des pigs de l’UE ?
La Grèce représente modestement à peu près 3 % du PIB de la Zone Euro et encore moins à l’échelle de l’UE. Il est faux de croire que la Grèce pourrait faire éclater la Zone Euro. Ce scénario ne sert qu’à faire peur aux enfants qui ne sont pas sage…
Alors on entend des montants hallucinant pour le commun des mortels tels que (deuxième plan d’aide de 130 milliards, restructuration de 100 milliards de la dette Grecque…) mais il faut bien comprendre que ces sommes sont des gouttes d’eau à l’échelle de l’UE et qu’il ne s’agit pas réellement de sommes qui seront ponctionnée sur vos impôts.
Les contours de la restructuration de la dette grecque sont encore flous mais il ne s’agira certainement que d’un cadeau des intérêts et d’un allongement des maturités des obligations Grecque. En ce qui concerne les plans d’aide de la Zone Euro. Il ne s’agit en réalité que de garanties apportéss à la Grèce par l’ensemble de la Zone Euro pour que la République Hellénique puisse emprunter à des taux normaux au lieu des 35 % que les marchés financiers imposent (Grâce à une bande de hedge funds qui spéculent sur les marchés opaques des CDS afin de faire monter les taux !! dont le but est de profiter de la baisse de l’Euro ainsi que du déclenchement de ces fameux CDS…
Les politiques Européens ont bien compris que l’agonie de la Grèce ne remettrait pas en cause la construction Européenne ni même l’Euro (la baisse de l’Euro est d’ailleurs plutôt une bonne nouvelle pour donner un coup de boost aux exportations). Ce que l’Eurogroupe craint par dessus tout, c’est effectivement une sortie de la Grèce. Les marchés financiers penseraient avoir gagné la première bataille et se rueront sur le Portugal pour lui faire subir exactement le même sort…
Cessons donc de spéculer sur une sortie de la Grèce, cela n’arrivera pas. Essayons plutôt de comprendre comment nous pouvons faire coexister des économies faibles avec des économies très compétitives. A première vue, cela semble très compliqué voir impossible au vue de la façon dont nous avons construit la Zone Euro. Nous avons réalisé l’intégration monétaire avant l’intégration fiscale, sociale et plus important encore, politique ! L’odyssée Grecque doit plutôt nous inciter à tirer des leçons qui nous permettront d’intégrer de nouveaux pays sans risquer de les voir devenir de nouveau la cible des marchés dans une décennie.
La Zone Euro est condamnée à devenir un état fédéral (avec un président élu par tous les peuples) qui lèvera de la dette pour l’ensemble de ses pays membres et redistribuer les gras impôts des régions (pays) riches vers les régions défavorisée. Si l’Europe veut peser dans le concert des nations alors que la Chine, le Brésil … apparaissent de plus en plus comme de redoutables concurrents, nous devons nous unir et accélérer notre intégration sous peine de se voir dépecer petit à petit par les marchés financiers (étrangers !). Nous n’avons pas d’amis dehors, et la Grèce en est un. Aidons la à retrouver sa croissance, restructurer son administration qui n’en a que le nom et tentons d’en finir avec la corruption et surtout l’évasion fiscale plutôt que de la bouter hors de nos frontières et risquer une accentuation de la contagion…
Les Euro-obligations sont la première étape d’une nouvelle conception de la Zone Euro et de l’Europe en général. Une Europe plus sociale et plus soudée face à la concurrence internationale.

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