TOUT EST DIT

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samedi 28 janvier 2012

Sortir de l'euro ou sortir de l'Europe ?

A la lumière des news les plus récentes, il devient évident que la Grèce ne pourra pas d'ici longtemps se sortir, même aidée, du bourbier dans lequel elle s'est, mais surtout elle nous a tous fourrés. Pire, il serait encore question de devoir allouer une nouvelle rallonge de 15 milliards d'euros.


De fil en aiguille, c'est toujours plus d'argent, toujours davantage de concessions ... et pour quel résultat(s) ?
- au niveau de la Grèce, quel avenir ? la potion qu'exigent en contrepartie l'Europe et le FMI ne peuvent lui permettre de retrouver avant des années une quelconque croissance, ne fut-ce que pour s'acquitter des seuls intérêts de la dette abyssale qui sera la sienne.
- pire, la situation commence à gagner du terrain - et comment pourrait-il en être autrement puisque le médecin s'obstine à prescrire les mêmes remèdes ? C'est donc à présent le Portugal qui se trouve sur la sellette ... et demain ? avant que ce ne soit la France ? il aura fallu jouer les pompiers auprès de l'Espagne puis du Portugal ?

Imaginez-vous les sommes colossales qu'il va nous falloir mobiliser, en s'endettant toujours plus puisque nos brillants énarques ne sont pas même capables de présenter autre chose que des impôts supplémentaires mais pas de réduction de dépenses.

Puisque, après tout, il est désormais avéré que faute de gouvernement commun, "d'animus federandi", on a simplement fait coexister des égoïsmes nationaux (les exemples de l'Allemagne et du Royaume Uni viennent immédiatement à l'esprit mais soyons surs que ceux-là en ont autant à notre égard avec notre individualisme forcené et toutes nos "exceptions franchouillardes"), je ne vois plus vraiment l'intérêt de demeurer, non seulement dans l'euro mais bien dans l'Europe.

De la sorte, non seulement nous pourrions sortir en "claquant la porte" de l'Euro mais, faisant d'une pierre deux coups, celle de l'Europe aussi. Je ne serais pas loin de penser qu'un de Gaulle n'aurait sans doute pas hésité. Mais on n'en a plus de grand homme à l'horizon.

Des inconvénients, il en existe probablement. Encore conviendrait-il de les chiffrer, car c'est bien de cela qu'il s'agit : quel coût dans un cas et dans l'autre ? Gageons hélas que pour l'immédiat, aucun de nos grands stratèges, pourtant tous plus bardés d'experts les uns que les autres (et qui n'ont rien vu venir de cette crise qui nous terrasse actuellement) ne sera à même de les chiffrer...

Mais au-delà de l'aspect économique, rien qu'hier, une dépêche m'a fait bondir : la Cour de Justice Européenne a condamné la France à verser des dommages et intérêts à des militants ETA (mouvement séparatiste basque de triste mémoire) au motif qu'ils étaient restés en détention préventive durant 6 années, avant d'ailleurs d'être condamnés. Certes, notre système judiciaire n'est pas très performant ; mais de là à une telle condamnation, c'est ubuesque et l'on peut penser qu'il en aurait été différemment si nous n'étions pas "dans l'Europe" !

Imaginez à présent qu'un jour, la France décide de revoir son système de protection sociale et de cesser d'en faire un "appel d'air" pour toute la misère du monde, comme c'est malheureusement encore le cas actuellement, en prenant des dispositions qui les réserve à ses nationaux ou plus probablement, à ceux déjà sur son sol ? Eh bien, pour j'en comprends, elle ne le pourrait même pas dans le cadre de l'Europe !

Alors, j'entends déjà tous les esprits chagrins, tous les bisounours et autres angélistes m'opposer chiffres pour les uns, grands principes pour les autres allant à l'encontre de cette solution radicale de sortir de l'Europe.

A ceux-là, je réponds : ne pensez-vous que la coupe est trop pleine, alors que nos finances sont exsangues, pour continuer de jouer les grands seigneurs tandis que nous sommes déjà confrontés à une dette abyssale et à un taux honteux de chômage ?

Et pourquoi devrions-nous demeurer les "cocus" d'un système mondial dans lequel les Américains font tout pour torpiller l'Europe, dérangés par un Euro qui les a privés de leur rôle monopolistique de monnaie du monde, de Chinois qui ne veulent à aucun prix laisser leur monnaie s'apprécier à son juste cours, d'une Allemagne à laquelle profite le cours de l'Euro faute duquel elle aurait un Deutsche Mark bien surévalué mettant à mal ses exportations, d'un Royaume Uni qui n'a jamais joué sa partition qu'en solo (rappelez-vous pour les moins jeunes le "I want my money back!" de Mrs. Thatcher) ou d'une Pologne qui se remet à "chipoter" sur le montant de sa participation ... entre autres.

Pourquoi faudrait-il une fois de plus que nous soyons plus vertueux et surtout moins égoïstes que tous ceux-là, nous qui bêtement continuons imperturbablement à astiquer notre image de "coq prétentieux perché sur son tas de fumier" ?

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