TOUT EST DIT

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dimanche 29 janvier 2012

L'Allemagne sur le banc des accusés

Lundi 30 janvier, lors du sommet européen des chefs d'Etat et de gouvernement, l'Allemagne devrait parvenir à ses fins : l'adoption d'un nouveau traité renforçant la discipline budgétaire des Etats membres. Rarement l'Allemagne a joui d'un tel leadership en Europe. Rarement, pourtant, sa politique a été aussi contestée. L'Allemagne, responsable de la crise ? Revue de détail des accusations proférées à l'encontre de Berlin. 

Compétitivité
Dans son rapport 2012 publié le 24 janvier, l'Organisation internationale du travail (OIT) estime que "la compétitivité accrue des exportateurs allemands apparaît de plus en plus comme la cause structurelle sous-jacente aux récentes difficultés de la zone euro". Pour l'OIT, cette compétitivité vient des réformes du gouvernement Schröder qui, à partir de 2003, ont conduit à une "déflation des salaires dans les services".

Dans une allusion transparente à l'Allemagne, M. Vénizélos s'est affirmé convaincu que "les dirigeants des pays européens, en particulier de ceux qui ont une responsabilité accrue en Europe de par leur taille, savent comment traiter les questions entre partenaires". Athènes avait déjà rejeté samedi toute concession sur sa souveraineté, après la révélation de la proposition de l'Allemagne, soutenue par d'autres pays, de donner à l'UE un pouvoir décisionnel sur la gestion budgétaire grecque.
UN ABANDON DE SOUVERAINETÉ INSCRIT DANS LA CONSTITUTION
La proposition allemande préconise que la Grèce soit placée totalement sous la tutelle d'un "commissaire budgétaire" européen à l'avenir et en fait une condition pour qu'Athènes puisse recevoir le deuxième programme de prêts européens de 130 milliards d'euros qui lui a été promis. Sans ces prêts, Athènes risque un défaut de paiement autour du 20 mars, date d'une échéance importante de remboursement de prêts.
Concrètement, le "commissaire au budget" serait nommé par les ministres des finances de la zone euro "avec pour tâche d'assurer un contrôle budgétaire" du gouvernement grec, avec droit de veto sur les décisions qui ne respecteraient pas les engagements pris à l'égard des créanciers. La Grèce devrait aussi s'engager dans son budget à "utiliser les revenus de l'Etat d'abord et avant tout pour le service de la dette", c'est à dire le remboursement des intérêts des emprunts contractés. Cet abandon de souveraineté devrait enfin, selon le document, être inscrit "pleinement" dans la législation nationale grecque, "de préférence via un amendement à la Constitution".
En réponse, le ministre des finances grec a réaffirmé la sincérité d'Athènes par rapport à la mise en oeuvre du plan de redressement dicté au pays par l'UE et le FMI en contrepartie de son sauvetage financier. La Grèce est déjà de facto placée sous tutelle partielle de ses créanciers publics qui ont négocié avec elle plusieurs programmes d'économies budgétaires et de réformes et évaluent leur respect à intervalle régulier, avant tout nouveau déboursement de prêts. Mais la proposition allemande marquerait une montée en puissance sans précédent du dispositif en place.
Pour sa part, la Commission européenne a dit vouloir "renforcer" la surveillance des finances publiques grecques et accroître ses "capacités" en la matière à Athènes, tout en insistant pour que l'Etat grec reste souverain.

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