TOUT EST DIT

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jeudi 19 janvier 2012

Dernière station avant l’autoroute

Comment en aurait-il pu être autrement ? Comme prévu, le sommet de crise est resté dans les brumes. À commencer par l’échéance des grandes décisions. Le «fin janvier» du président de la République serait donc l’horizon indépassable sur lequel se découperont les «bases d’une refondation sociale», pour reprendre la formule allégorique du secrétaire général de l’UMP Jean-François Copé. En attendant cette échéance lyrique, on a fait hier dans le pratique, voire le petit bricolage.

La réunion de l’Élysée de ce mercredi 18 janvier, ce fut comme une matinée de courses au rayon quincaillerie des grandes enseignes: la satisfaction de trouver de quoi rafistoler mais la confirmation, aussi, que l’outil miraculeux n’existe pas. Juste un petit viatique pour gagner du temps.

Dans le panier des partenaires sociaux, des promos bienvenues. Créer 1 000 CDD (admirable précision: ils auront droit à l’assurance chômage...) pour renforcer les équipes de Pôle Emploi, c’est évidemment une idée pertinente. Comment les agents pourraient-ils régler humainement et efficacement les cas posés par un chômage de masse quand ils doivent traiter plus de 120 «dossiers» à la fois, et, pour les record(wo)men jusqu’à 450 voire 500 ? Au moment des grandes espérances de la fusion ANPE-Assedic, on avait promis que le total n’excéderait pas 60...

Le président de la République et sa majorité se convertissent sur le tard aux vertus palliatives du traitement social du chômage. Prévoir une formation pour chaque demandeur d’emploi, très bien, mais franchement cela devrait aller de soi et la France ne fait que rattraper son retard dans ce domaine. Quant au recours au chômage partiel, une solution à l’allemande vers laquelle s’oriente désormais la politique du gouvernement, il est globalement approuvé par les centrales syndicales qui le réclamaient depuis des mois. Au moins, avec ça, on aura un peu avancé. Les financements de ces mesures sparadraps ? On verra. Difficile, dans l’urgence, de se débarrasser des mauvaises habitudes.

Le président a écouté. Il va maintenant supporter sur ses seules épaules tout le poids des décisions qu’il va annoncer. Une stratégie audacieuse, à la limite du kamikaze. Car cette fois, il ne pourra pas se rater. Dernière station avant l’autoroute de la campagne ! Il a parié sur la récompense d’un courage proclamé sans savoir si les Français adhéreront à une rigueur mal définie. Faute d’une définition convaincante d’un effort néo-gaullien, il est à craindre que l’adjectif «social», label d’une nouvelle TVA, ne soit qu’un placebo sans plus d’effet.

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