TOUT EST DIT

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mercredi 24 août 2011

Vers un État palestinien ? Acte II

Les dés sont maintenant jetés : Riyad al-Malki, ministre des Affaires étrangères de l'Autorité palestinienne, a annoncé, le 13 août, que le président Mahmoud Abbas présenterait, le 20 septembre, à l'Assemblée générale de l'Onu, une demande d'adhésion d'un État palestinien.

Il s'agira de la deuxième tentative pour créer un tel État. En effet, en 1947, lorsque la Grande-Bretagne annonça son intention d'abandonner son mandat sur la Palestine, les Nations Unies créèrent une commission qui, en septembre 1947, soumit deux plans. L'un proposait un État fédéral, constitué par un État juif et un État arabe. L'autre proposait le partage de la Palestine entre un État juif et un État arabe.

L'Assemblée générale se prononça, le 29 novembre 1947, pour un plan de partage qui maintenait des colonies juives dans l'État arabe et créait une zone internationale de Jérusalem. Ce plan fut refusé par les Arabes qui s'armèrent, les Juifs aussi. Ce fut la guerre. Mais, le 14 mai 1948, Ben Gourion proclama « la création de l'État juif de Palestine qui prendra le nom d'Israël ». Celui-ci fut admis comme membre des Nations unies le 10 mai 1949. L'acte I s'acheva donc sans création d'un État arabe de Palestine.

Pourquoi cet acte II ? Parce que l'impasse dans laquelle se trouvent les négociations israélo-palestiniennes ne laisserait plus aux Palestiniens que cette seule solution pour obtenir la création de l'État auquel ils estiment avoir droit. Qu'ils aient ce droit ne devrait pas être contesté dans son principe et d'ailleurs, depuis l'origine, il ne l'est pas. Que cet État doive comprendre la Cisjordanie et la bande de Gaza ne devrait pas l'être davantage.

Néanmoins les obstacles demeurent. Les Palestiniens demandent le retour aux frontières d'avant la guerre de 1967, frontières que Nétanyahou juge « indéfendables ». Des échanges de territoires, certes, sont envisagés, mais permettraient-ils de rendre ces frontières « défendables » ? Rien ne le garantit.

À chacun ses exigences. Côté palestinien, l'on demande l'arrêt de la colonisation en Cisjordanie, le retour en Israël des réfugiés, Jérusalem-Est pour capitale. Côté israélien, l'on demande d'être reconnu comme « l'État juif d'Israël » ; l'on exige que le Hamas, au pouvoir à Gaza et soi-disant réconcilié avec le Fatah au pouvoir en Cisjordanie, reconnaisse formellement l'existence d'Israël, ce qu'il a jusqu'à présent refusé, et qu'il renonce à la violence contre les territoires israéliens.

En septembre, les États-Unis ont prévenu que, faute d'une reprise des négociations et même en cas d'un vote majoritaire à l'Assemblée générale en faveur d'un État Palestinien, ils opposeront leur veto au Conseil de sécurité.

L'Union européenne, une fois de plus, sera-t-elle divisée, l'Allemagne votant contre, la France votant pour ? Il serait pourtant souhaitable qu'une position commune soit trouvée. Ne pourrait-elle être de subordonner un vote favorable à une déclaration claire par le Hamas de reconnaissance de l'État d'Israël, sans pour autant spécifier « juif » ? Ce serait bien le moins, en effet, que celui qui demande la création d'un État palestinien accepte l'existence d'un État d'Israël membre de l'Onu depuis 1949. En franchissant ce pas, le Hamas s'honorerait et il serait alors normal qu'il soit rayé de la liste des organisations terroristes. Les Palestiniens y gagneraient en considération et en soutien international, notamment financier, ce dont ils auront le plus grand besoin.

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