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mardi 28 juin 2011

Le rôle des créanciers privés de la Grèce se précise

Nicolas Sarkozy a confirmé ce lundi que le gouvernement ainsi que les institutions financières françaises avaient proposé un plan pour la participation des créanciers privés de la Grèce au sauvetage du pays. Des précisions ont par ailleurs été apportées au cours de la journée. Paris attend maintenant de savoir si les autres banques européennes seraient prêtes à adopter ce schéma, tandis qu'un "plan B" serait en préparation.

Le président Sarkozy a confirmé ce lundi que le gouvernement ainsi que les institutions financières françaises allaient proposer un nouveau plan pour la participation des créanciers privés de la Grèce au sauvetage du pays. L’accord porterait sur les titres de dettes arrivant à échéance entre 2011 et 2014 et prévoirait la mise en place d’une structure de défaisance, selon Reuters. Il permettrait, via cette structure, de réinvestir seulement 70% des sommes reçues lors des remboursements des emprunts grecs arrivés à échéance. Au total, 50% des encours seraient alloués à l’achat de nouveaux emprunts grecs, émis à 30 ans et les 20% restants dans des titres dits "zéro coupon", émis par une entité supranationale notée AAA, le Fonds européen de stabilité financière ou la Banque européenne d’investissement par exemple.
Concrètement, cette structure ou "special purpose vehicle" (SPV) aurait l'avantage de faire sortir les titres de dette grecque des bilans des banques, a expliqué cette source. Pour 100 de dette portée, les institutions financières participantes recevraient 30 en cash et le SPV investirait 50 dans de nouvelles obligations grecques à 30 ans et 20 en obligations zéro coupon notées AAA d'une durée comparable.
Le chef de l’Etat a en outre précisé qu’il espérait voir ce plan adopté par les autres partenaires européens. Les banques françaises ont en effet indiqué qu'elles n'adopteraient pas de telles mesures de manière unilatérale. Réuni à Rome, le principal lobby bancaire mondial, l’institut de la finance international (IFF), a discuté de ce sujet avec des représentants de la zone euro.
En Allemagne, la fédération des banques privées (BdB) n’a pas officiellement réagi à l’accord français. Des discussions sont en cours avec le ministère des Finances afin de parvenir à une participation volontaires des banques allemandes au plan d’aide à la Grèce. Mais la BdB souhaite des "incitations", comme des garanties du gouvernement, ce que Berlin refuse, estimant que c’est dans l’intérêt des banques d’éviter la banqueroute d’Athènes. Néanmoins, l’accord français pourrait hâter les négociations. "Je pense que chacun mettra du sien pour sortir de cette situation", a ainsi indiqué le président de la BdB, Michael Kemmer. Le ministre néerlandais des Finances Jan Kees de Jager, a soutenu le plan français pour la participation des créanciers privés au plan de sauvetage de la Grèce, mais a estimé qu'il devrait être étudié dans le détail avant d'être adopté par les banques néerlandaises.
Les discussions vont maintenant se poursuivre jusqu’au 3 juillet, date de la réunion extraordinaire sur la Grèce entre les ministres des finances de la zone euro.
Par ailleurs, la zone euro a accéléré la préparation d'un plan de secours en cas de vote négatif du parlement grec sur de nouvelles mesures d'austérité, ce qui couperait Athènes de tout soutien financier international, ont indiqué ce lundi trois sources au fait de ces préparatifs à l'agence Reuters. Selon ces sources, les pays de la zone euro et le Fonds monétaire international ne sont pas disposés à aider la Grèce plus avant si les députés grecs rejettent les mesures. Ils planchent donc désormais sur un plan anti-contagion en cas de défaut de la Grèce sur sa dette, ce qui pourrait intervenir dès juillet si la prochaine tranche d'aide de 12 milliards d'euros n'est pas versée.

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