TOUT EST DIT

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dimanche 30 octobre 2011

1 000 000 000 000 €, c'est un peu juste


Ils laissent pantois, les chiffres cités lors des sommets européens de la dernière chance ! Pour les très grandes distances, on a inventé les années-lumière. Pour les très grands déficits et les très grands sauvetages, il faudrait inventer une unité de mesure qui franchisse les limites du monde connu.


Mille milliards d'euros. C'est le montant du Fonds européen de stabilité financière. Déjà, c'est beaucoup mais on nous dit que c'est encore trop peu : il en faudrait deux fois plus pour rassurer les marchés. Devant ces montagnes de billets, on est intimidé et pris de vertige. Comme les enfants, on lève alors la tête vers les adultes pour se rassurer.


Les économistes et les gouvernants doivent maîtriser la situation et savoir ce qu'il convient de faire. Forcément. Eh bien non, ils ne savent pas.


Devant cette crise de l'endettement, il faut l'avouer aux enfants : vos parents ont fait de colossales bêtises. Ils ont longtemps laissé se remplir d'eau leur bateau, qui aujour-d'hui s'enfonce. Ils essaient enfin de réparer mais en réalité, ils écopent.


En Grèce, dont la dette menace l'euro, on veut logiquement réduire les charges. Mais on étrangle les gens en diminuant leur salaire et leur retraite, en précipitant la faillite des commerçants et des entrepreneurs alors que, dans le même temps, seul un Grec sur sept paie l'impôt. Dans ce pays sans État, ou presque, on ne compte plus les fonctionnaires.


Oui, mais la Grèce, dira-t-on, c'est une exception. En France, tout de même, on gère mieux ! Moins mal, oui, mais bien mal quand même. Depuis 1974, notre pays n'a plus voté un budget en équilibre. Quand la splendeur des Trente Glorieuses est passée, quand la croissance s'est tassée, on a remplacé le manque à gagner par le recours à l'emprunt, tous les ans, en toute bonne conscience.


Aucun gouvernement, de gauche ou de droite, n'a voulu faire de peine aux Français - et risquer de perdre les élections - en leur disant qu'il fallait changer de modèle pour maintenir notre niveau de vie et notre niveau de protection et que cela passerait par des efforts, par la réduction de nos dépenses, par la réforme de l'État.


On a fait semblant de croire que la dette serait remboursée par la croissance, et que la croissance serait nourrie par la dette. C'est vrai quand les emprunts paient nos investissements dans le savoir, la recherche, l'industrie. Pas quand on tire des traites sur l'avenir pour payer nos dépenses de fonctionnement quotidien.


On a donc accumulé les déficits, creusé la dette, sans pour autant renouer avec la croissance. Notre endettement est devenu cette montagne d'euros qui échappe à toute compréhension et, a fortiori, à tout contrôle.


Devant cette crise de l'endettement, il faut l'avouer aux enfants : vos parents ont fait de colossales bêtises. Ils ont longtemps laissé leur bateau se remplir d'eau.

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