TOUT EST DIT

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mardi 9 août 2011

Qu'est-ce qui fait chuter les Bourses ?

Depuis l'abaissement de la note des Etats-Unis, vendredi par Standard and Poor's, les principaux acteurs internationaux ont multiplié les déclarations rassurantes à l'égard des marchés. Mais rien n'y fait. Lundi 8 août, premier jour de cotation après l'annonce de l'abaissement de la note américaine, les Bourses mondiales ont de nouveau lourdement chuté.

Le CAC40 a enregistré sa onzième séance de chute consécutive, un record historique, en cédant 4,68 %. Le Dow Jones a fini sa journée en recul de 5,42 %, sous les 11 000 points, pour la première fois depuis dix mois.
"Les investisseurs ont de plus en plus l'impression que l'on va au-delà de la crise financière, vers un risque systémique, et cela auto-entretient le vent de panique qui souffle sur les marchés", résume Renaud Murail, gérant chez Barclays Bourse, qui évoque un "scénario de découragement".
>> Qu'est-ce qu'un krach boursier ?
  • S&P a brisé un tabou
Standard & Poor's a brisé un tabou en retirant à la première puissance économique mondiale la prestigieuse note "AAA". "La dégradation de la note américaine réveille les pires scénarios sur l'économie mondiale", avance Eric Edelfelt, gestionnaire d'actions chez Meeschaert Gestion Privée à Paris. "On peut tout imaginer : une dégradation des notes de pays de la zone euro".
>> Quel avenir pour le "AAA" de la France ?
>> Un institut allemand craint un abaissement de la note française
L'annonce de S&P était attendue après les tergiversations des responsables américains à propos du plafond de la dette des Etats-Unis. "Sans beaucoup de surprise", S&P a mis en avant "les sombres perspectives qui pèsent sur la situation fiscale des Etats-Unis", souligne ainsi Natixis. Sans surprise également, l'agence a dégradé lundi la note de plusieurs géants du système financier américain, Fannie Mae, Freddie Mac et de cinq compagnies d'assurance américaines.
>> S&P déclasse plusieurs géants du système financier américain
  • La croissance mondiale inquiète
Mais selon plusieurs analystes, davantage que les craintes liées à la dette américaine, c'est l'inquiétude générale face au ralentissement de l'économie mondiale qui explique la nervosité des marchés.
Les analystes de Natixis estiment en effet que "les conséquences sur les capacités de refinancement du gouvernement américain devraient être limitées" au vu de l'attrait que continuent de représenter les bons du Trésor américain. "La réalité est que la dette américaine est toujours un bon investissement. Les Etats-Unis sont l'économie développée la plus diverse, liquide et malléable et les bons obligataires détiennent la position enviable d'être le plus grand marché du monde", explique une note de Briefing Research.
Le président américain a lui aussi minimisé, lundi, la décision de Standard & Poor's, estimant que son pays méritait toujours la note "AAA".
>> Obama minimise la dégradation de la note américaine
Dans ces conditions, la correction sur les marchés financiers reflète davantage l'inquiétude quant à la croissance mondiale, qui montre de plus en plus de signes d'essoufflement. L'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) a ainsi publié lundi des indicateurs qui montrent des signes de ralentissement des principales économies mondiales.
>> L'OCDE alerte sur des nouveaux signes de ralentissement économique
"Des signaux plus forts d'inversion des cycles de croissance ont fait leur apparition aux Etats-Unis, au Japon et en Russie" en juin par rapport à mai, indique l'organisation. Les indicateurs pour le Canada, la France, l'Allemagne, l'Italie, le Royaume-Uni, le Brésil, la Chine et l'Inde "continuent à pointer vers des ralentissements de l'activité économique", poursuit-elle.
Dans ses prévisions publiées en juin, le Fonds monétaire international (FMI) avait déjà révisé à la baisse ses prévisions de croissance des Etats-Unis et des pays développés, tablant respectivement sur une croissance de 2,5 % et de 2,2 % en 2011.
Ces chiffres pourraient être encore plus mauvais que prévu, Washington ayant fait état fin juillet d'une croissance nettement ralentie en 2011, à 1,3 % en rythme annuel au deuxième trimestre, qui avait déçu les attentes des marchés.
  • La crainte du "double dip"
"Il y a deux principales sources d'inquiétude : la viabilité de la croissance américaine et l'évolution des finances publiques en Europe", explique JPMorgan Asset Management dans une note d'analyse. La banque s'interroge même sur la possibilité que la première économie mondiale ne tombe en récession, un scénario catastrophe qui entraînerait le reste de la planète avec elle.
Or, un "double dip", une double récession dans la foulée de la crise financière, aurait des effets plus douloureux qu'en 2008 car l'économie américaine n'a pas la vigueur d'avant la crise financière en 2007.

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