TOUT EST DIT

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jeudi 18 août 2011

La santé, victime de la crise en Grèce

Une conséquence directe des plans d’austérité successifs.
La Grèce est en crise, ce n’est malheureusement plus une nouveauté. Les plans de sauvetage qui se succédent livrent  des pans entiers de l’économie à la solde du secteur privé, comme la Poste, les aéroports ou encore l'électricité. Quant au secteur public, il doit et va réduire drastiquement ses dépenses, donc le nombre de fonctionnaires ainsi que leurs salaires.
Un secteur est particulièrement touché, celui de la santé. Historiquement, le service public des soins ne rapporte pas d’argent, il est même généralement en déficit. Ce qui n'empêche pas le gouvernement de vouloir rendre ce secteur rentable, au même titre qu'une quelconque entreprise.
L’hôpital toujours plus cher…
L’une des solutions proposées par Georges Papandréou, Premier ministre de la Grèce, pour sortir son pays de la spirale de la dette, est à double tranchant. A chaque fois qu’il se rend à l’hôpital, le désormais "client" doit payer un coût supplémentaire de cinq euros par consultation. Une situation insupportable pour Nathalie Simonnot, coordinatrice des programmes nationaux à Médecins du Monde. "Pour un retraité qui touche 350 euros par mois, c’est un coût énorme, surtout que la plupart du temps il faut faire plusieurs consultations". Conséquence, l’hôpital rapporte plus d’argent, mais perd des "clients".
Pour faire face à l'augmentation du nombre de Grecs qui n’ont plus les moyens de se soigner, Médecins du Monde a ouvert une nouvelle polyclinique à Pérama en février. Ils ne reçoivent plus seulement des immigrés sans papiers, comme auparavant. "On constate une augmentation de 30% des visites de la population grecque dans nos cliniques à Athènes et Perama" rapporte Christine Samartzi, de Médecins du Monde Grèce.
… pour des budgets en baisse
Les politiques d’austérité ont également rogné sur les budgets alloués aux hôpitaux. Ce qui les plongent dans des situations proprement hallucinantes. "Les médecins demandent aux patients d’acheter eux-mêmes pansements, seringues et gazes parce que certains hôpitaux sont en rupture de stock", note Nathalie Simonnot. Parfois, ce sont les médicaments qui manquent.
A Pérama, la polyclinique de Médecins du Monde reçoit majoritairement des femmes enceintes et des retraités. Et pour les patients qui ont des pathologies chroniques, il est impossible de se rendre à l’hôpital public. "Notre objectif est d'offrir un traitement médical aux personnes qui n'ont pas d'assurance et qui ne peuvent pas visiter les hôpitaux" détaille Christine Samartzi. Mais la santé publique n’est pas le seul secteur à voir son budget diminuer. Dans l’ensemble du service public, les salaires ont été réduits de 40%.
Crise sociale
"Les Grecs ont l’impression que tout est plongé dans le coma, les gens, la société. Le gouvernement a annoncé une série de réformes pour l’éducation nationale, les transports… mais rien n’a été fait. A l'inverse, le gouvernement n'a pas perdu de temps pour augmenter les taxes comme la TVA et baisser les salaires, explique Thomais Papaioannou, journaliste grecque pour i>Télé. La classe moyenne se paupérise, le chômage, supérieur à 16%, pourrait atteindre 20% d’ici décembre 2011… Les Grecs ont perdu leurs repères. La crise sociale est très profonde".
Durement encadré par les impératifs de la Troïka, surnom donné par la population à la Banque Centrale Européenne (BCE), le Fonds Monétaire International (FMI) et l’Union Européenne (UE), la Grèce n’a d’autres choix que d’appliquer les réclamations de ses créanciers. Pourtant, à contre-courant des plans de réduction des dépenses drastiques, Christine Lagarde, nouvelle patronne du FMI, vient de mettre en garde les Etats contre une austérité trop brutale. Un véritable désaveu pour les politiques européennes.

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