TOUT EST DIT

TOUT EST DIT
ǝʇêʇ ɐן ɹns ǝɥɔɹɐɯ ǝɔuɐɹɟ ɐן ʇuǝɯɯoɔ ùO

mardi 19 juillet 2011

Crise européenne : quelles solutions en vue ?


Bruno Cavalier, chef économiste chez Oddo Securities, passe au crible les solutions envisageables à la crise de la dette souveraine européenne avant le sommet exceptionnel de jeudi 21 juillet, qui réunira les chefs d'Etat et de gouvernement européens. Il s'agit du 6ème en un mois. Mais quelle que soit la direction dans laquelle il regarde, une menace différente pèse sur l'Union Européenne.
Depuis un mois, pas moins de cinq réunions officielles réunissant les dirigeants européens ont eu lieu. Sur fond de crise de la dette souveraine en Europe, les propositions se succèdent sans vraiment aboutir, du plan français de rollover au plan allemand de participation des créanciers privés dans l'aide accordée à la Grèce. Mais juguler en urgence un problème qui a tendance à contaminer les autres pays de l'Union Européenne, comme l'Italie, le Portugal, ou encore l'Espagne, n'est pas chose facile. Surtout quand il s'agit de combiner des exigences qui, théoriquement, s'opposent totalement : réduire les besoins de financement de la Grèce, tout en faisant appel à une contribution privée volontaire, sans s'attirer les foudres des agences de notation. Bruno Cavalier, chef économiste chez Oddo Securities tente de clarifier la situation.
Une nouvelle donne : le risque de contagion
Bruno Cavalier, expert économiste chez Oddo Securities souligne que, depuis un mois, « l'état des marchés financiers a changé ».Même si « l'Espagne a respecté tous ses objectifs budgétaires depuis que la voie de rigueur a été adoptée au printemps 2010 », elle connaît de grandes difficultés. La situation en Italie a également de quoi préoccuper : le pays « est aspiré à son tour. Il souffre d'une dette publique élevée, d'une croissance structurelle faible, et d'un équilibre politique fragile » ; d'un autre côté, « la maîtrise des déficits est extrêmement rigoureuse, et la dette privée est faible, ce qui constitue deux protections importantes, » concède Bruno Cavalier, de chez Oddo Securities. Il l'affirme : « ce risque de contagion à des pays qui sont « trop gros pour être sauvés » donnent une obligation de résultat aux dirigeants européens». Une seule issue : « calmer le jeu avec des engagements clairs, quitte à finaliser les détails techniques dans les prochaines semaines, » martèle le chef économiste de Oddo Securities, qui précise que blâmer la spéculation et les agences de notation de résoudra rien, d'autant plus que « plus personne ne croit que la Grèce soit solvable ». Les gouvernements et la BCE doivent donc trouver des solutions.
La BCE à la recherche d'un équilibre
« La BCE a dit et répété qu'elle n'accepterait plus le refinancement des titres d'un pays déclaré en défaut, » rappelle Bruno Cavalier. Ainsi, pour le spécialiste de Oddo Securities, la Banque Centrale Européenne a deux options face à cette situation: « Soit la BCE change d'avis [...], mais sa crédibilité en serait sérieusement entamée [...], soit la BCE fait ce qu'elle dit [...], et cela implique un risque de faillite immédiate du système bancaire grec. » Deux issues peu engageantes. Pourtant, Bruno Cavalier propose un moyen pour contourner ce dilemme : « On peut imaginer que la banque centrale grecque refinance directement ses banques dans le cadre de l'Emergency Liquidity Assistance. » Les conséquences d'une telle astuce seraient les suivantes : « cela devrait aller de pair avec un plan de recapitalisation du système bancaire grec... sur fonds publics européens. En tout état de cause, cela déplacerait l'exposition à une insolvabilité grecque de la BCE vers les gouvernements européens, » note Bruno Cavalier, chef économiste de Oddo Securities. Avec cette option, « la BCE aurait obtenu ce qu'elle veut : séparer clairement le risque de liquidité (qui est de son ressort), et le risque de solvabilité (qui doit relever d'une action budgétaire), » explique l'économiste de Oddo Securities.
La gouvernance européenne en danger
En somme, « quelle que soit l'option choisie par les dirigeants européens, pour répondre vraiment au risque de contagion, il y a des risques d'exécution importants, » conclut Bruno Cavalier, chef économiste chez Oddo Securities. En effet, il rappelle que « l'EFSF (Fonds européen de stabilité financière) n'est pas autorisé à intervenir sur les marchés de dette secondaire, » contrairement à la BCE, qui, d'ailleurs, ne veut plus le faire. Une chose est possible : un prêt de l'EFSF à un pays sous assistance extérieure pour qu'il rachète sa dette. Mais « des critiques sur la légalité de ce genre d'actions seront formulées ici ou là »,« toute annonce ou décision des gouvernements européens allant contre le souhait de la BCE est en soi un risque très important pour la gouvernance européenne. »

0 commentaires: