TOUT EST DIT

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lundi 11 juillet 2011

Combattre ou pas les boules puantes

Si la rumeur est le plus vieux média du monde, c'est bien parce qu'elle est gratuite, au sens propre comme au figuré. Elle est l'arme des lâches. Pour répandre la calomnie, la politique a toujours constitué pour elle un terreau très fertile. Quel bel outil de déstabilisation ! Serait-elle en train de devenir un poison démocratique ? La conjugaison de deux phénomènes le fait craindre : le web en créant un emballement médiatique et en consacrant l'anonymat ; la vie publique et la vie privée en se mélangeant sans pudeur. Martine Aubry le vérifie à ses dépens, elle qui pourtant veille sur son jardin secret. Sur les moteurs de recherche, trois suggestions sont associées à son nom : son mari, sa santé, l'islam. Elle serait atteinte d'une prétendue tumeur au cerveau, d'une addiction supposée à l'alcool, et mariée à l'avocat des causes islamistes. La candidate à la primaire socialiste a choisi, non de se taire, mais de tordre le cou aux malveillants. On comprend son souci d'éteindre l'incendie avant la présidentielle pour ne pas avoir à répondre à des questions qui, bâties sur du sable, salissent sa réputation. Défendre l'honneur de son mari démontre une attitude courageuse. Cette stratégie n'est pas sans risques. Le premier est de se victimiser, de crédibiliser ce qui par nature est incontrôlable. Parler, c'est d'une certaine façon donner corps à l'insanité, au ragot. De même, quand elle assure détenir des témoignages, doit-elle en tirer les conséquences et attaquer ses accusateurs en justice. Ceux-ci toutefois se déshonoreraient s'ils se trompaient de cible : Martine Aubry, c'est l'adversaire politique ; l'ennemi, c'est la rumeur.

La rumeur nait souvent d'un murmure de vérité.
Calomniez, calomniez, il en restera toujours quelque chose, disait Francis Bacon.
Si Martine Aubry se défend, c'est qu'il y a matière à défendre, non ?

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